Des chalutiers raclent les zones de ponte

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En pleine période de ponte ou de frai des poissons, certains pêcheurs indélicats semblent ne pas prendre en considération le cycle de reproduction.

Dernièrement, après l’accalmie de la mer qui était déchaînée pendant plusieurs jours, des sardiniers et chalutiers ont envahi les zones de frai situées presque en bord de mer pour y racler ces fonds dont la profondeur est inférieure à une vingtaine de mètres. En effet, de Tichy à Melbou, il a été dénombré plus d’une dizaine de sardiniers et chalutiers qui rodaient depuis le début de l’après-midi jusqu’aux premières heures de la nuit sans que les gardes-côtes ne les empêchent. Pourtant, en opérant de cette manière, ils contribuent au massacre des ressources au niveau de ces zones où le poisson se reproduit, ce qui implique une diminution de la production halieutique pour cette année et même pour les années à venir. Dans l’entretien qu’il a accordé à la Dépêche de Kabylie le mois dernier, le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Béjaïa avait averti les pêcheurs qui oseraient recourir à cette méthode, sur l’intransigeance des services des gardes-côtes qui n’hésiteraient pas à verbaliser toute personne surprise en violation de la loi relative à l’interdiction de la pêche en bord de mer pour ce genre d’embarcations. Les chalutiers sont censés faire, à des kilomètres du bord de mer, le chalut pélagique, c’est-à-dire en remorquant un filet en forme d’entonnoir pour amasser le maximum de poisson bleu ou blanc. Lorsqu’il évolue en pleine eau, c’est le chalut pélagique et sur le fond, c’est le chalut de fond. Comme les sardiniers font du chalut pélagique, les chalutiers font du chalut de fond qui permet d’avoir du poisson blanc sur le marché. Pourtant, ces derniers temps, ils se permettent de se rapprocher du bord pour racler tout le poisson qui est en période de reproduction, massacrant ces ressources halieutiques et ne laissant par la même occasion que des miettes aux pêcheurs à la canne. De ce fait, le prix de la sardine caracolera toujours en haut du tableau à 500 ou 600 dinars le kilogramme. Aussi, avec cette manière de faire c’est l’écosystème qui est en danger.

A. Gana

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