«Il est temps d’encourager les petites catégories»

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Pour sa première année en tant qu’entraîneur des U16 de la JSK, une catégorie intermédiaire entre les U 15 et 17, Abdelghani Hadjeb, jeune cadre sportif, a déjà fait ses preuves encasant son team à la première place. Dans cet entretien, il revient sur ses ambitions et livre ses impressions sur le footalgérien, en général, et celui de la JSK, en particulier.

La Dépêche de Kabylie : Qui est Abdelghani Hadjeb ?

Abdelghani Hadjeb : Âgé de 26 ans, je suis, actuellement l’entraîneur des U16 de la JSK en compagnie de mon collègue Rabah Bensafi avec lequel on fait un travail de formation. Mon arrivée dans ce club m’a déjà forgé parce que c’est aussi une formation que je fais au quotidien afin d’aller de l’avant, surtout que, globalement, il y a une bonne ambiance en dépit de la situation que traverse la JSK depuis quelques temps.

Comment êtes-vous arrivé à entraîner des jeunes d’un aussi prestigieux club ?

En fait, si je suis à la JSK, c’est tout d’abord grâce à mes diplômes et à mon parcours. Puis à M. Moneim Kherroubi, DTS des jeunes catégories, qui a placé son entière confiance en ma personne.

Justement, pouvez-vous nous faire part de votre expérience dans cette nouvelle mission ?

J’ai eu ma licence en sport, puis un master après deux ans. En outre, j’ai obtenu un diplôme d’entraîneur (2e degré) en spécialité football et un autre intitulé Caf B. Je suis aussi titulaire du diplôme de conseiller en football, obtenu à l’Ecole supérieure en sciences et technologies de sport (ex-ISTS) de Chevalley (Alger). Concernant ma carrière footballistique, je l’ai commencée avec les U17 de l’O Tizi-Gheniff (2015 -2017). Par ailleurs, j’ai fréquenté l’école de football de la JS El Biar où j’ai aussi évolué comme footballeur en inter-ligues. Et avant cela, j’ai endossé le maillot de l’O M’Kira, le club de ma commune de naissance.

Justement, aujourd’hui que vous êtes à la JSK, quel constat dressez-vous de la situation actuelle du club ?

Elle est instable. Quatre administrations en six mois, c’est un peu embarrassant. Tout de même, nous essayons d’être à la hauteur. Les résultats obtenus au niveau de notre catégorie en est une preuve. La formation d’un grand club passe par les petites catégories. J’espère que les responsables du football dans notre pays et au sein de la JSK réfléchissent à la manière de donner plus de moyens aux jeunes catégories. La création d’une académie, comme l’a fait le PAC, est une solution parce que nos petits clubs des villages et petites villes regorgent de jeunes talents. Cependant, faute de prise en charge, leurs jeunes n’ont pas l’opportunité d’aller vers de grands clubs. C’est en les intégrant dans ce genre d’académies qu’ils pourront à jouer, à l’avenir, dans la catégorie des seniors, et ce, sans trop dépenser d’argent. Il est inévitable de recourir à cela.

Comment jugez-vous les résultats que vous avez réalisés jusqu’ici ?

C’est de bon augure pour l’avenir. Mais, je le répète encore, tout passe par les moyens à donner aux jeunes, afin de les former et de les retenir dans le club. Avec cette première place, je suis satisfait du travail accompli. Je vous confierai que nous avons, jusque-là deux jeunes de notre catégorie sélectionnés en équipe nationale et sept autres en sélection régionale.

Quel est le message que vous désirez lancer à travers ces colonnes ?

Par le biais de votre journal, je lance un appel à la Fédération algérienne de football de baser tout recrutement ou toute installation à la tête d’une équipe à base de diplômes et de compétences. Le bricolage doit être banni pour avoir des équipes nationales et des clubs compétitifs. Cette manière de faire a démontré ses limites. Il faut reconnaître les cadres compétents à leur juste valeur. C’est-à-dire, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

Revenons à la JSK, que lui souhaitez-vous ?

La JSK est un grand club. C’est malheureux de la voir jouer ces dernières années sa survie en Ligue 1. Il est temps que toute la famille de ce club prestigieux travaille main dans la main, pour lui redonner son lustre d’antan. Vraiment, c’est regrettable de la voir se débattre pour sauver la saison. Et pourtant, c’est un club qui a des pépinières un peu partout en Kabylie, il suffit d’en tirer profit. Mon souhait, à l’instar de celui de tous les amoureux du club, est qu’elle monte, d’abord, au classement dans les plus brefs délais. Je lui souhaite aussi un parcours honorable en Coupe d’Algérie, et remporter, pourquoi pas, le trophée, pour chasser le signe indien qui la suit depuis des années.

On vous laisse conclure…

J’espère que le travail que nous accomplissons chez les jeunes catégories portera ses fruits à l’avenir. L’objectif c’est de voir une JSK composée essentiellement de ses enfants. Et puis, je souhaite continuer sur cette voie et aller plus loin avec la grande famille du club, où chacun doit apporter sa pierre à ce grand édifice qu’est la JSK.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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