En dépit de la hausse de la facture d’importation de la poudre de lait qui est passée de 600 millions en 2016 à 1,3 milliard de dollars en 2017, le lait en sachet se fait toujours rare.
Le président de la Fédération de l’agroalimentaire, M. Abdelwahab Ziani, a attribué la tension actuelle sur le sachet de lait de 25 DA à deux facteurs. Il s’agit en premier lieu, du détournement de la poudre du lait vers d’autres industries. «Aujourd’hui, les matières premières pour produire le lait ou le pain sont détournées à d’autres fins», affirme le président de la fédération en question, lors de son passage avant-hier sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. Pour illustrer ses propos, M. Abdelwahab Ziani évoque «l’utilisation du lait en sachet dans la fabrication de la boule de glace (faite essentiellement à base de lait et de sucre) qui coûte 250 DA, alors que l’on se bat pour un sachet de lait de 25 DA». Selon lui, la production locale de lait est passée de 12% de couverture des besoins en 2007 à 30% en 2017, avec 900 millions de litres de lait cru collectés, même si c’est loin de suffire, grâce à la politique de subvention des producteurs par les pouvoirs publics. L’autre cause de la crise de lait en sachet évoquée par M. Ziani est liée à «la mauvaise distribution». Sur ce dernier point, l’invité de la radio algérienne explique que «l’Etat a diminué les quotas de poudre de lait des laiteries principales au profit des petites laiteries, mais c’est très mal desservi». «La situation profite à beaucoup de gens», a encore indiqué M. Ziani. Ce dernier plaide pour «une subvention directe ciblée, c’est mieux qu’une subvention générale». «Il faut canaliser cette subvention au profit des gens qui ont un salaire de moins de 30 000 DA, en leur offrant un panier directement pour qu’ils puissent acheter le lait en sachet à 25 DA et le pain», a préconisé l’intervenant de la radio nationale avant d’ajouter : «Les subventions doivent êtres mieux surveillées, mieux dirigées et doivent arriver à bon port». Pour diminuer la facture d’importation de la poudre de lait, M. Ziani préconise d’encourager la production nationale, à travers l’adoption d’une politique de subventions directes au profit des producteurs de lait cru. La production de lait cru de vache sera, encore, meilleure à l’avenir, pronostique le président de la Fédération de l’agroalimentaire, qui cite les nombreux investisseurs nationaux et étrangers qui se sont lancés dans l’élevage et la collecte de lait cru de vache, notamment les méga projets américains installées dans la région du Sud-Ouest du pays. De grandes fermes qui pourraient produire, chacune progressivement, entre 1 000 et 2 000 tonnes de lait par an, voire jusqu’à 5 000 tonnes, a-t-il encore affirmé.
L.O.Ch