Selon l’estimation de Nadir Amghar, l’entraîneur, et de Idjaâd Rabah, président de la section, un taux de 80% de qualification à la compétition nationale qui aura lieu en mai prochain a été le couronnement de la participation de la section karaté de l’OA au 1er tour du championnat national II, dont les combats se sont produits à Béjaïa les 17 et 18 du mois en cours.“Presque tous les athlètes engagés se retrouvent qualifiés”, précise Nadir Amghar. Le score arraché est en effet très honorable. En plus de la 1ère place en kumité équipes, juniors, 9 athlètes ont été qualifiés en individuel. En tête de liste des vainqueurs, Ihaddaden Younès (cadet, moins de 65 kg), Boudjemaâ Mustapha (moins de 75 kg, juniors) et Belayel Lydia (catégorie seniors). En seconde position sont classés Azrou Karima (chez les seniors, moins de 50 kg) et Ould Hocine Nabil (juniors, moins de 60 kg). La 3e place a été octroyée à Haddad Bousaâd, Boudraâ Saïd (moins de 65 kg) et à Hamidouche Houas et Saâdi Samir (70 et 75 kg). Pour rappel, Bélayel Lydia est détentrice de plusieurs médailles dont la 1ère et la seconde place, par équipes, aux jeux nationaux de la Sonatrach, Boudjemaâ Mustapha, vice-champion d’Algérie la saison écoulée, et Azrou Karima, trois fois championne d’Algérie.“Des athlètes qualifiés mais sans moyens. Nous formons des athlètes d’élite, appelés à porter un jour les couleurs de l’équipe nationale mais nous ne sommes pas aidés dans notre tâche. Aucun effort n’est fait en notre direction”, dit amèrement l’entraîneur qui émet le souhait d’un statut spécial pour l’athlète de performance. Il est malheureux en effet que tant de volonté, de savoir-faire et de résultats tangibles butent continuellement sur l’état précaire du lieu d’entraînement et le manque de moyens. “Si par chance, nos déplacements coïncident avec ceux de certaines équipes, nous trouverons alors place à bord, sinon nous devrons assurer le transport par nos propres moyens”, explique M. Idjaâd. “Et pour que nos athlètes puissent donner le meilleur d’eux-mêmes durant les compétitions nationales, il faut un lieu adéquat et confortable durant leurs séjours”, ajoute l’entraîneur.“En tant que président, je remercie M. Amghar. Je lui rends hommage pour les efforts qu’il ne cesse de fournir. Au point où il travaille gratuitement. A ce jour, il n’est pas payé et pourtant, il contribue de sa propre poche. Il est très volontaire. Réellement, l’autorité locale doit faire un geste en direction de tous ces jeunes. Non seulement, le sport entretient la forme, assure une bonne santé mais il éloigne ces jeunes de la rue, des fléaux sociaux et ça, ce n’est pas rien”, continue M. Idjaâd. Et de poursuivre : “Les investisseurs qui aimeraient contribuer au développement et à la promotion du sport dans notre région devraient penser à notre équipe et la sponsoriser”. Oui. Il est dommage qu’une section où s’entraînent plus d’une centaine d’athlètes et qui arrive à s’imposer sur la scène nationale sans moyens, sans aucune subvention, assure-t-on, végète toujours dans un lieu aussi lamentable. Pour peu que les moyens s’en suivent, la volonté demeure inébranlable. Comme le dit si bien Lydia Bélayel : “Je me rapproche de la section nationale. Un grand pas vers la réalisation de mon rêve : l’international”. C’est autant le vœu de Azrou, Karima, la championne depuis les plus petites catégories jusqu’à l’actuelle (seniors). Bonne chance et beaucoup de courage aux karatékas de l’OA.
Taos Yettou
