Le gaz à pas de tortue

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Le projet d’alimentation de la commune d’Ighram en gaz naturel traine en longueur. Bientôt cinq ans depuis le lancement des travaux d’acheminement du gaz vers les villages situés en amont du chef-lieu communal, aucun des 5 lots constituant ce projet n’a été livré jusqu’à présent. Encore moins mis en service.

Sur les cinq entreprises engagées, apprend-on, seulement trois sont en passe d’achever les lots dont elles ont la charge. «Ces trois entreprises ont presque achevé les travaux. Actuellement, le réseau est en cours d’essai, ce qui signifie que la mise en service du gaz n’est plus qu’une questions de semaines», informera le responsable de la municipalité. En revanche, dans certains villages comme Tazaghart et Ath Sellam, le taux d’avancement des chantiers ne dépasse pas les 30 %, indique-t-on. «Le chantier est déserté depuis plus d’une année. Nos rues et nos venelles sont mises sens dessus dessous et livrées à la boue et à la poussière», fait remarquer sur un ton amer, un citoyen du village Tighilt Makhlouf. «L’entreprise a interrompu les travaux car, semble-t-il, elle n’a pas été payé. Mais quoi qu’il en soit, c’est toujours la population qui paie les pots cassés, en subissant tous les dommages et les désagréments», tonne un autre habitant d’Ath Amar Ouzeggane. Outre l’aspect financier, le retard accusé par la progression des travaux a aussi pour source les oppositions de certains propriétaires terriens au passage de la conduite par leurs lopins. Même si, se félicite-t-on, ces entraves sont à présent levées. Autre source d’exaspération et qui attise le courroux des villageois : les omissions. «Il y a des habitations qui n’existaient pas au moment de l’établissement des plans et qui ne sont, par conséquent, pas intégrées au projet lors de la réalisation», confie le responsable de l’APC, en appelant de ses vœux l’actualisation de ces plans. «Ma demeure n’est pas comptabilisée car elle est, soit disant, de construction récente. Mais je ne suis pas le seul à me plaindre, dans la mesure où même de vieilles maisons centenaires sont curieusement oubliées. Cela relève de la responsabilité des pouvoirs publics de remédier à cette situation, car il est inconcevable de raccorder des foyers au gaz et d’en priver d’autres», souligne un villageois.

N. Maouche

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