L’eau, cette denrée rare et précieuse sans laquelle aucune vie n’est possible sur la planète, est donnée par les spécialistes et les observateurs comme étant la raison de futurs conflits et guerres entre nations.
En Algérie, un pays semi-aride, l’eau n’est pas si abondante, mais son gaspillage ne s’arrête pas pour autant. A Tizi-Ouzou, une région montagneuse des plus denses en population (une moyenne de 400 habitants au km2), le patrimoine et la richesse hydriques font d’elle une des wilayas les plus pourvues en eau, qu’elle soit sous-terraine ou de surface. Hélas, renfermer le patrimoine hydrique le plus important au niveau national ne signifie jamais la disponibilité de l’eau courante tous dans les foyers. En effet, la disponibilité et la distribution de cette denrée à travers les 1 500 villages que totalise la wilaya n’est pas chose facile. Dans certains villages et centres urbains, l’alimentation est régulière même lors des périodes estivales et de sécheresse. En revanche, dans d’autres régions, l’eau est toujours rationnée et se fait plus rare, notamment, en période des grandes chaleurs. Les reliefs sévèrement accidentés par endroits et cette densité importante des populations posent des contraintes dans la production, l’acheminement et la distribution de l’eau potable. Il faut également préciser que la mauvaise gestion de la ressource et le manque de moyens humains et matériels sont aussi à l’origine du manque d’eau. Le piratage, les branchements illicites et les déperditions de ce liquide vital à travers les fuites et les brèches font que la problématique de l’eau soit toujours d’actualité. Le patrimoine hydrique de l’Algérienne des eaux à Tizi-Ouzou est fort de 8 000 kilomètres de conduites, de 200 stations de pompage et de plus de 1 170 réservoirs d’une capacité de stockage dépassant 370 000 m3. Les potentialités hydriques de la wilaya sont estimées, toutes sources confondues, à environ 1,1 milliard de m3. Sur ce volume, on arrive à mobiliser 224 millions. Les chiffres officiels indiquent que chaque habitants de la wilaya bénéfice de 165 L/j. Hélas, sur le terrain, c’est une tout autre situation. La disparité dans la distribution n’est pas à démontrer. Avec la sécheresse de ses dernières années, la population appréhende un été sec, sans la moindre goutte d’eau. Pour améliorer la distribution, il faut impérativement augmenter les capacités d’emmagasinement, ce qui passe, notamment, par la réalisation de nouveaux réservoirs d’eau et surtout des barrages d’eau inscrits à l’indicatif de la wilaya.
Hocine Taib
