Mobilisation des jeunes pour Taâwint tašemaț

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Depuis dimanche dernier, les jeunes du village Aït Messaoud, ainsi que ceux des autres bourgades et hameaux de la localité de M’Kira, se sont mobilisés pour sauvegarder le site du lieudit «Taâwint tašemaț» (la fontaine fraîche». Un endroit jonché de détritus divers, situé sur la ligne de crête de cette colline du même nom qui fait office de frontière entre les communes de Timezrit et M’Kira. «Sous le slogan ‘’La nature n’a jamais agressé l’Homme’’, aujourd’hui (dimanche dernier, ndlr), nous, jeunes du village Aït Messaoud et de tout M’Kira, sommes venus à Taâwint tašemaț pour dire stop au massacre de l’environnement», déclare le collectif de jeunes en question, après avoir installé un chapiteau pour se protéger des intempéries. Ces jeunes se sont, ainsi, assigné l’objectif de débarrasser ce lieu, jadis un havre de paix recouvert d’une belle chênaie, de l’insalubrité qui le caractérise depuis un bon moment. Aussi, à travers cette opération de volontariat, les jeunes, organisés en groupes, veulent sensibiliser les chauffeurs de camions et autres engins ainsi que les usagers de la route à ne plus déverser leurs détritus dans ce milieu naturel. «Nous allons insister le temps qu’il faudra jusqu’à ce que ces gens qui agressent ce lieu, autrefois paradisiaque, arrêtent leur méfait. C’est aussi le message que nous adressons à tous les responsables concernés pour la sauvegarde de l’environnement et de la nature», soulignent encore nos interlocuteurs, tout en insistant sur les dangers que génère une telle situation : «Jeter anarchiquement ses ordures ainsi que divers débris de verre provoque des départs de feu, cela sans parler des habitations situées à proximité de cette fontaine qui subissent les désagréments des odeurs nauséabondes», renchérira un autre jeune. Par ailleurs, avant de quitter cet endroit, un des jeunes d’Aït Messaoud n’a pas hésité à confier l’autre raison de sa présence à «Taâwint tašemaț» : «Ma présence ici n’est pas uniquement due à la sauvegarde de l’environnement, mais plus encore pour honorer la mémoire de nos huit policiers ainsi que des deux cadres de l’éducation tombés à cet endroit au cours de l’embuscade dressée par un groupe de terroristes», confie-t-il. «C’était, rappelle-t-il, durant l’après-midi du mardi 3 juin 2009, alors qu’ils se rendaient à la direction de l’éducation de Boumerdès pour la remise des copies des épreuves de l’examen du BEM à Timezrit». Et de terminer : «Il faut ériger une stèle commémorative à la mémoire de ces dix chouhada dont les familles sont heurtées par tant d’insalubrité dans un lieu où le sang de leurs enfants a coulé».

Essaid Mouas

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