Le développement rural au village M’zarir (Imesdurar), relevant de la commune de Saharidj, à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, n’est apparemment pas au «rendez-vous». Ce village, perché à plus de 1 000 mètres d’altitude sur le versant de l’un des contreforts de la chaîne montagneuse du Djurdjura, est doté d’un panorama à couper le souffle, d’autant qu’avec le printemps, il gagne en beauté avec la verdure qui tapisse les lieux, les fleurs bariolées, les oiseaux qui gazouillent et les multiples sources d’eau fraîche qui sourdent des entrailles du sol. Le décor y est féerique et fait même oublier aux habitants les difficultés de la vie de tous les jours. Celles-ci sont malheureusement nombreuses et ne font que perdurer en l’absence de débouchées et de solutions durables. Peuplé par environs 500 âmes, M’zarir a connu un exode rural sans pareil, intervenu durant la décennie noire où les terroristes islamistes semaient la terreur dans ces contrées enclavées. Au recouvrement de la paix sociale, beaucoup de familles sont retournées à leur village, alors que d’autres sont restées là où elles se sont réfugiées (Saharidj, M’chedallah,…). Cependant, ces dernières n’ont pas pour autant coupé le cordon ombilical avec le village qui les a vues naître, en rappliquant de temps à autres, comme durant la cueillette des olives et la saison estivale pour les différents travaux ainsi que pour respirer et humer l’air de Tamurt. Les habitants qui y sont restés, pour un raison ou une autre, tentent de vivre tant bien que mal avec les moyens dont ils disposent. Comme à l’accoutumée, les M’zarirais vivent cette année encore un hiver rigoureux, froid et glacial. La lutte contre le déchaînement des éléments de la nature est «inégale», car les villageois ne disposent pas du gaz de ville. L’eau potable continue, paradoxalement, à manquer sur les réseaux de distribution. Le village dispose, certes, de plusieurs sources comme Laïnser N’ath Vaanou et Ameziav. Mais le transport de cette ressource vitale qu’est l’eau vers les habitations est loin d’être une tâche aisée. Le chemin qui mène vers ce patelin est comme «taillé» dans les falaises où des éboulements et autres glissements de terrains se manifestent, surtout pendant la chute des neiges qui fragilisent davantage le sol. Les jeunes de la localité, aussi doués et instruits soient-ils, ne trouvent pas d’espaces culturels et sportifs pour exprimer leur savoir-faire. Ils se voient, alors, obligés de partir ailleurs pour ce faire, le chômage étant endémique.
Y Samir.
