Pour réclamer le raccordement de leurs villages (sept au total) au réseau du gaz naturel, plusieurs dizaines de citoyens de la commune de Taghzout, sise à 11 kilomètres au nord de la wilaya de Bouira, sont montés au créneau, hier, en fermant le siège de leur mairie. Les citoyens protestataires, issus des bourgades Maâdhi, Tala-Boughlal, Ath-Lkadhi, Ighil Oumenchar, Inesmen, Lkef Ouârkouv et Boumssadi, réclament, en effet, le dégel du projet de raccordement au gaz naturel, dont l’étude a été réalisée avant 2014 par la mairie. Les villageois se disent très pénalisés par la décision du gel de ce projet, surtout que les sept localités en question sont situées au cœur du massif montagneux du Djurdjura, à plus de 1 000 mètres d’altitude. Ils affirment aussi que les conditions climatiques, au sein de ces patelins, sont très rudes et les chutes de neige sont fréquentes. L’alimentation en gaz butane reste très insuffisante, notamment durant l’hiver, ce qui contraint les villageois à recourir au bois pour se chauffer : «Nos villages situés au versant sud du Djurdjura doivent être raccordés au gaz naturel, car c’est devenu une nécessité. Nous souffront des conditions climatiques très rudes, mais aussi du manque de moyens durant l’hiver. Les routes sont souvent fermées par la neige», déplore un représentant des protestataires. Et d’enchaîner : «En raison de l’absence de gaz, même les cantines scolaires des écoles servent des repas froids à nos enfants. Nous attendons le lancement du projet de raccordement au gaz depuis 2014, le maire et le chef de la daïra n’ont rien fait pour atténuer notre souffrance et débloquer ce projet devenu tel un rêve pour nous». Notre interlocuteur fait savoir, en outre, que beaucoup d’habitants ont quitté leurs maisons en raison de la dégradation des conditions de vie, au niveau cette région qui compte pas moins de 7 000 habitants. Les mêmes protestataires ont, par ailleurs, avancé d’autres revendications, à l’image de la réalisation d’extensions des réseaux d’assainissements, car, selon eux, la majorité des foyers des sept villages ne sont pas raccordés à l’assainissement. Les contestataires revendiquent aussi la réhabilitation du réseau routier et de l’éclairage public ainsi que l’alimentation en l’eau potable. Certains protestataires ont même dénoncé ‘’l’état de dégradation avancée’’ de deux écoles primaires de cette région montagneuse. Pour sa part, le maire de Taghzout, M. Chaâbane Chaouche, présent sur les lieux de la protestation, a assuré que les services techniques de cette commune avaient réalisé, avec un coût de plus de 4 millions de DA, une étude technique pour le raccordement de plus de 560 foyers des sept villages au gaz naturel, et ce, bien avant 2014. Il a en outre révélé que le projet prévu pour ces villages consiste en de simples opérations d’extensions de réseaux existants : «Sur ce relief, il existe trois conduites de transport de gaz. L’étude que l’APC a réalisée a conclu que ces villages peuvent être raccordés via de simples extensions de ces réseaux de transport, même le coût de l’opération ne serait pas consistant, eu égard à son utilité pour la population. Malheureusement, ce projet, prévu dans le programme complémentaire de 2014, a été touché par le gel durant la même année. Je me rallie à la revendication des villageois pour lancer un appel aux hautes autorités du pays pour débloquer ce projet», a déclaré le maire de cette commune, d’obédience FLN. Jusqu’à hier matin, le siège de la mairie demeurait toujours assiégé par les villageois, qui attendaient une délégation dépêchée par la wilaya.
Oussama Khitouche

