Le malaise s’amplifie dans le secteur de la santé et la colère des médecins résidents continuent à gronder. N’ayant pas trouvé un écho favorable à leurs doléances, ces derniers brandissent la menace d’une démission collective.
En effet, Après avoir décidé de boycotter les examens du DEMS (Diplôme des études de médecins spécialistes), les médecins résidents veulent aller plus loin dans leur mouvement de protestation. En grève illimitée depuis plus de trois mois, ils menacent maintenant d’une démission collective «si aucun accord n’est trouvé avec la tutelle» quant à la prise en charge de leurs revendications, notamment la suppression du service civil dans sa forme actuelle. Cette proposition sera soumise aux membres du collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA). «Les médecins résidents ont décidé de proposer à la base, qui se réunira prochainement en assemblées générales, de procéder à des démissions collectives de toutes les structures de santé du pays», a indiqué un membre du CAMRA. La colère des médecins résidents semble s’être accentuée après «l’échec de leur rencontre avec les représentants du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique». La réunion ayant regroupé les représentants nationaux des candidats au DEMS, des membres du bureau national du CAMRA, avec les représentants du ministère de l’Enseignement supérieur s’est soldée par un échec. «Nous avons lors de cette rencontre exprimé notre rejet de la fourchette de la session des examens fixée entre le 18 mars et le 12 avril, mais les représentants de la tutelle ont répondu défavorablement à notre requête. Néanmoins ils veilleront à la transmettre au ministre de tutelle», lit-on dans le communiqué du CAMRA. «La fourchette n’ayant pas été annulée, la délégation des médecins a clairement souligné la détermination des candidats au DEMS à boycotter tout planning fixé avant la satisfaction de nos revendications et leur engagement indéfectible envers notre cause», ajoute le CAMRA dans le même document. La délégation des médecins a, lors de cette rencontre, rappelé aux représentants du ministère de l’Enseignement supérieur «le volet pédagogique quant à la plate-forme de revendications dont les discussions seront poursuivies lors de réunions ultérieures». Toutefois, l’ensemble des résidents saluent «l’abnégation et la solidarité des résidents candidats à l’examen du DEMS dont le boycott constitue l’un des piliers de notre mouvement», indiqué le CAMRA dans le même communiqué. Sur un autre volet, et en réponse au gel des salaires dans la majorité des hôpitaux, les médecins résidents ont décidé de suspendre l’activité d’astreinte qui consiste à accomplir, selon un planning, des tâches dans les services d’urgence de 8h du matin à 16h. La décision a déjà été appliquée à Sétif, Oran et Tizi-Ouzou, et depuis hier à l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine de Bab El Oued.
L.O.Challal

