Une ville aux accents de ruralité. Un mode de vie propre à la campagne, mais, transposé dans la cité urbaine. C’est ce que nous renvoie l’image insolite de ce cheptel ovin qui s’invite au beau milieu de la ville d’Ighzer Amokrane. Régulièrement, le troupeau d’une dizaine de bêtes investit une friche située à la périphérie de l’agglomération. Il se repait de son herbe grasse, avant de s’offrir une escapade au cœur de la cité. Les moutons en liberté broutent les touffes d’herbe qu’ils rencontrent au hasard de leurs déambulations, reniflent des brouillons de végétations souillées par les rejets polluants. Ils gambadent sur les trottoirs, se faufilent entre les voitures, traversent la route nationale, sous le regard mi-amusé mi distrait des passants. On ne sait pas si la loi d’orientation de la ville et les instruments d’aménagement urbain prévoient ce cas de figure. Néanmoins, l’adaptation du cadre juridique parait indispensable pour mieux repenser la cité urbaine et mettre en place un schéma cohérent de développement de la ville. Il n’est pas superfétatoire, mais nécessaire et vital de promouvoir l’économie urbaine dans toute sa diversité, y compris l’activité de l’élevage. Cela suppose une approche politique qui concilie gestion intégrée et bonne gouvernance urbaine. Une ville écolo, durable et résiliente est à ce prix. Pourvu que tout cela soit bien encadré et le citoyen pleinement impliqué.
N. M.
