Imbroglio autour de la décharge municipale

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Il semble que la commune de Barbacha est condamnée à vivre encore une autre asphyxie, après la période de cinq années passée sans assemblée de 2012 à 2017.

Quelque trois mois après les élections locales et l’installation de l’exécutif, Barbacha replonge, encore, dans le climat confiné d’une crise, aux conséquences graves sur sa stabilité et son développement, que pose la situation délicate du problème de gestion des ordures ménagères fort embarrassant pour les nouveaux élus. A l’origine, la surprenante décision des habitants du village d’Agueni N’Sihel de fermer la décharge communale mitoyenne à leurs terres agricoles, il y a de cela plus d’un mois. Ces citoyens dénoncent les dégâts occasionnés par cette décharge, mal entretenue, sur l’environnement, et plus particulièrement sur leurs champs, disant que leur décision est irrévocable, écartant toute autre éventualité : «La décharge est définitivement fermée. Nous ne voulons plus d’elle et n’accepterons aucune autre mesure», avança un groupe de villageois devant le P/APC et le chef de daïra, ce 1er jour de fermeture de l’accès à la décharge. Les deux responsables avaient tenté, en vain, d’expliquer les désagréments qui découleraient d’une pareille décision, notamment sur le plan sanitaire. Depuis, les villageois d’Agueni N’Sihel, campant sur leur décision, se sont organisés en comité de vigilance pour monter la garde et empêcher tout accès à la décharge. Une baraque de fortune est même installée à cet effet. De son côté, le maire M. Akrour, multiplie les sorties et les entretiens avec les notables du village «rebelle» et surtout le mouvement associatif local à l’effet de trouver une issue à cette situation encombrante. Des réunions sont tenues, par deux fois, avec plusieurs associations, pour promettre la fermeture définitive de ladite décharge, la fin de l’année en cours, une fois finie la procédure administrative du projet d’une nouvelle décharge, ailleurs, s’engageant même à procéder au traitement de l’ancienne pour parer à toute pollution ou contamination. Pour cela, le maire s’est engagé personnellement, en soulignant que la fermeture, bien que légitime, de cette décharge, ne peut intervenir avant que la direction de l’environnement ne dégage le budget nécessaire à la création d’une autre décharge moderne. Le choix du site ayant débuté, on pense que le problème était à moitié réglé et qu’il ne restait qu’à rouvrir cette décharge. Mais, les arguments qui semblent avoir convaincu les représentants associatifs, n’ont pas eu le même effet sur les villageois, déterminés à ne pas céder. Les jours passent, la décharge ne reçoit plus les ordures et les quartiers et villages se transforment en dépotoirs à ciel ouvert.

… Et le maire ferma le souk !

Les déchets ménagers et autres provenant des commerces et établissements ne sont plus acheminés. Les citoyens s’inquiètent et les autorités locales continuent leur course contre la montre pour sortir de ce dilemme. Toute solution, toute proposition allant dans le sens d’une sortie de crise sont les bienvenues, estime le maire qui ne veut en aucun cas engager un bras de fer avec les villageois protestataires. Aucune intervention de force, aucune procédure judiciaire de la part des responsables, dans l’espoir de voir les villageois revenir à la raison. Toutefois, et pour prétexte de diminuer la quantité des déchets, le maire prit la surprenante décision de fermer le marché hebdomadaire depuis le mardi dernier après un communiqué rendu public juste la veille. Les non informés se sont vus ainsi renvoyés par la gendarmerie, et le Souk, pourtant très important pour tous, resta désespérément vide ce jour-là. Le communiqué va encore plus loin, en menaçant la fermeture des cantines scolaires pour le même motif. Cette batterie de mesures a eu pour effet de diviser les citoyens entre les «pour» et les «contre», mais la situation n’a pas bougé d’un iota. En dépit de cette problématique engendrant une situation d’insalubrité, voire de vulnérabilité, relevant de la santé publique, ces ordures qui s’entassent un peu partout commencent à capter l’intérêt de plus d’un, dont des jeunes qui veulent s’investir dans la collecte si des opportunités de recyclage leur seront offertes. Cela reste un autre espoir écolo-économique. Pour l’heure, la hantise est là : il s’agit du ramassage d’ordures, avec les jours de chaleurs qui approchent.

Nadir Touati

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