Le secteur névralgique des travaux publics a été passé au peigne fin au second jour de la session ordinaire à l’APW de Béjaïa. Véritable point noir de la wilaya et tout le monde, élus comme citoyens s’accordent à le dire, ce sujet aura retenu l’attention de tous, enflammant par moments les débats que seuls le tact et le doigté du wali et du P/APW ont empêché de dégénérer.Le rapport de la directrice des TP, une longue suite des chiffres et de travaux en cours ou à lancer qui donne l’illusion, l’illusion seulement au profane d’une certaine vitalité dans le secteur des infrastructures routières, rend un décalage décelable par tous, tant il est patent que le département est malade.De grands projets visant à désengorger, à fluidifier les axes routiers saturés, pas la moindre perspective. Il en est ainsi de l’axe Béjaïa-Boudjellil, l’autoroute devant s’imbriquer dans le méga-projet Ouest-Est, autrement désignée sous le vocable de “pénétrante” toujours au stade des… études. L’impression d’une gestion primaire qui consiste à parer au plus urgent et entièrement tournée vers le rafistolage de ce qui est déjà, s’impose d’elle-même. Absence d’ambition ? Peut-être ! Absence de vision prospective ? sûrement ! C’est du moins ce qui transparaît au rapport litanie-chapelet de chiffres de la DTP.Cette situation n’a pas échappé aux critiques des élus toutes tendances confondues. Critiques parfois très virulentes. L’unanimité s’est dégagée sur ce secteur taxé de “sinistré”. “Le secteur des transports, dira un élu étant un, le secteur routier risque fort d’hypothéquer l’avenir du port qui ambitionne de maximaliser ses flux de marchandises, pour devenir le premier port du pays comme l’envisage très sérieusement un gros industriel de la place.” (M. Rebrab pour ne pas le citer).Un autre intervenant estime que : “L’argent coule à flot mais sa destination reste obscure”.Les entreprises locales de réalisation ont pour leur part eu pour leur grade, accusée d’incompétences et peu soucieuses du respect des délais et de la qualité des travaux réalisés.Travail artisanal, choix douteux et discutables dans l’attribution des marchés et des études, appel à la rescousse de la fatalité pour justifier les erreurs commises, cet argumentaire a été jugé irrecevable par les élus.Dans son intervention, le wali a tenu à relativiser les problèmes. Ainsi, selon son entendement, c’est la situation des chemins communaux qui est calamiteux et budgétivore à souhait. Quant aux RN, il réfute l’idée selon laquelle elles sont en mauvais état. Parmi les entraves palpables au niveau de la wilaya, le wali cite le manque d’entreprises locales de travaux publics d’envergure. Quant aux autres, celles des autres wilayas, elles refuseraient tout simplement de venir à Béjaïa. Des explications qui ont parues “courtes” à la majorité des élus.
Mustapha Ramdani.
Une session extraordinaire pour l’aéroport
n La fermeture de l’aéroport Abane-Ramdane de Béjaïa, ineluctable aux dires des uns et des autres, aura été sans conteste la pomme de discorde de cette première session ordinaire de l’APW de Béjaïa. Elus et exécutif se sont affrontés à coups d’arguments souvent oiseux des heures durant sans arriver à avancer d’un pas et à converger vers un consensus. Aussi a-t-il été décidé de réserver à ce problème une session extraordinaire. l’ennui, c’est que de reports en tergiversations, d’estimations en propositions parfois irrationnelles, la saison estivale approche, l’hiver aussi.A ce rythme ce n’est point la toute prochaine estivale qui risque d’être remise en cause, mais bien celle à venir, celle de 2007.
M. R.