Les notables mettent fin au «massacre»

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Le cas des défrichements sauvages perpétrés en lisière du village Aggach, à la périphérie de Saharidj, a failli aboutir sur des affrontements entre les habitants de deux villages ceux d’Aggach et Ath Oulvane, en l’occurrence.

Le problème a connu son dénouement vendredi dernier, et ce, grâce aux sages de ces deux localités voisines. En effet, ces derniers ont décidé d’un commun accord de mettre fin à ces agressions sur le tissu végétal relevant du domaine public. Le conflit qui commençait à prendre une inquiétante ampleur malgré plusieurs interventions des services des forêts, a été étouffé dans l’œuf. Les sages des deux villages se sont rencontrés durant le week-end dernier sur les lieux même du litige en question, et ont tranché dans le bon sens. Ainsi, des sages du village d’Ath Oualvan ont intimé aux défricheurs originaires de leur village d’arrêter les travaux et quitter immédiatement les lieux. Le même comité des sages s’est engagé à veiller à ce que les jeunes qui se sont attelés aux défrichements des surfaces forestières ne reviennent plus sur les lieux. De leur côté, les sages de Aggach se sont engagés à ce qu’aucune personne de leur village n’exploite les surfaces dénudées, et veilleront à laisser le tissu forestier se régénérer et reprendre son aspect primitif, d’autant plus que les forestiers l’ont programmé pour un reboisement par des plants de pins d’Alep. Cette décision a été bien accueillie par les villageois d’Aggach qui ont décidé d’empêcher la destruction de la forêt mitoyenne de leur village par tous les moyens, surtout que ces deux villages que ne sépare qu’un profond ravin, ont toujours vécu dans l’entente et le respect mutuel. Ainsi, ces villages qui se sont entraidés durant la guerre de Libération et la décennie noire, représentent deux agglomérations révolutionnaires unies par une histoire commune. Le village Ath Oualvane s’est fait une solide réputation depuis la nuit des temps par la droiture, la fermeté et la justice sociale. Issu de la tribu Imchedallen, ce village a joué un rôle déterminant notamment dans l’organisation communautaire en veillant à l’application de la justice et les lois qui régissent la tribu. C’est son impartialité dans l’application de l’égalité qui lui a valu le qualificatif de « Thifrath n’Ath Walvan ». À chaque fois que les sages composant Tajmaht laarch butent sur un litige qu’ils n’arrivent pas à dénouer, le cas est automatiquement soumis à Tajmaht n’Ath Walvan qui tranche avec égalité, impartialité mais fermeté en veillant à ce que la décision prise soit respectée et appliquée par les deux parties en conflit. Une fois encore, Tajmaht n’Ath Walvan vient de réaffirmer qu’elle n’a pas failli à la noble position et la pérennité de la coutume de ses ancêtres. Les deux villages viennent de confirmer leur culture de bon voisinage, d’entraide et de fraternité en mettant fin à un conflit qui risquait de connaitre des conséquences néfastes.

Oulaid Soualah

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