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Un village complètement oublié

Le village Ighil Naït Rayou, situé à 12 kms du chef-lieu de la commune d’Ahnif, à l’est de la wilaya de Bouira, subit un enclavement de plein fouet avec des carences multiples qui font que le cadre de vie des quelques 700 âmes qui y habitent soit des plus déplorables. En effet, c’est toute une ribambelle d’insuffisances qui sont enregistrées dans cette bourgade rustique, lesquelles vont de la pénurie de l’eau potable au manque du transport de voyageurs en passant par l’absence du gaz de ville, de l’aménagement urbain et de structures de santé et de culture, entre autres. «Nous vivons dans un purgatoire. Tout manque ici, à Ighil Naït Rayou. Nous avons une pénurie chronique de l’eau potable laquelle est distribuée avec rationnement. Nous endurons aussi un isolement qui ne dit pas son nom. Notre village n’est pas desservi par les transporteurs. Il faudra marcher environ 6 ou 7 km pour rejoindre le CW11 pour espérer trouver un transporteur, autrement on reste cloitrés chez nous. Les habitants non véhiculés endurent cette situation critique, où ils se voient obligés de faire carrément de l’auto-stop pour sortir du village», relate l’un des villageois. Dans la foulée, l’on apprendra que les élèves au niveau de ce village font de la marche à pied pour suivre leur cursus scolaire à l’école Abane Mohand Arezki, sise au village voisin d’Ighil Naït Ameur à quelques trois (3) kms. La route qui relie les deux villages est, selon des villageois, non réhabilitée. Elle est toujours à l’état de piste. «Le chemin qui relie notre, village Ighil Naït Rayou, au village voisin Ighil Naït Ameur n’est pas bitumé. Il se transforme à la tombée de la pluie en un bourbier inextricable. Nos enfants qui suivent leur scolarité dans ce village endurent les affres des déplacements en aller-retour harassants pour eux à la longue. En plus, ils ne bénéficient même pas du ramassage scolaire», regrette un autre villageois. Dans le même ordre d’idées, le village Ighil Naït Rayou manque cruellement en aménagement urbain. «L’éclairage manque à plusieurs endroits du village», déplore encore notre vis-à-vis. Le secteur de la santé n’est pas mieux loti, puisqu’il n’y a aucune structure sanitaire, pas même une unité de soins pour épargner aux villageois les déplacements onéreux vers d’autres localités pour une simple injection ou une consultation médicale. Quant aux jeunes de la localité, ils se débattent dans l’oisiveté et le manque de loisirs. Sans foyer de jeunes ni stade, ils se voient obligés de partir sous d’autres cieux. Les villageois d’Ighil Nait Rayou interpellent les élus de l’APC d’Ahnif et les autorités de la wilaya sur cette situation d’isolement à laquelle est confrontée leur localité et réclament des projets de développement afin de sortir le village de sa léthargie et de son sous-développement.

Y. Samir

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