La commune d’Akfadou traverse une période de pénurie d’eau sans précédent. D’après les responsables de la municipalité, les villages et hameaux de la circonscription sont pratiquement au régime sec. «Auparavant, les foyers étaient alimentés tous les deux jours durant une plage horaire n’excédant pas vingt minutes. Depuis le retour de précipitations atmosphériques, l’eau coule des robinets durant une tranche horaire d’une demie heure, mais toujours un jour sur eux», explique Mr Aklit Mohamed, le premier magistrat de la commune, en faisant remarquer que le volume d’eau distribué est insignifiant par rapport aux besoins de la population. «Hormis certains villages, comme Taghroudja, Ath Aloune et Mezouara qui ont la chance d’avoir des sources, toutes les autres localités sont confrontées à une disette hydrique sévère», ajoute-t-il. Fait aussi insolite qu’inédit, cette disette hydrique s’invite au beau milieu de l’hiver, dans une région montagneuse connue pour ses neiges éternelles et ses innombrables sources d’eau souterraines. Alimentée par un réseau gravitaire, à partir de captages de sources naturelles, Akfadou est touché de plein fouet par le déclin des apports pluviaux induit par les changements climatiques. Autrefois opulentes et généreuses, les sources d’eau ont vu leurs débits marquer progressivement le pas, quand d’autres ont simplement tari. Pour les responsables de l’APC, la seule échappatoire pour s’extirper de cette situation critique, réside dans le raccordement au réseau de Tichi Haf. «Nous avons, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d’alarme et interpellé les autorités de la wilaya sur ce problème épineux. Nous avons pu obtenir la promesse de bénéficier de l’eau du barrage», annonce le P/APC, en appelant vivement de ses vœux la concrétisation de ce projet dans des délais raisonnables. Des villageois avec lesquels nous avons eu un brin de causette à Tiniri, le chef lieu, disent endurer les pires désagréments, en raison de cette pénurie chronique d’eau. «Aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps, nous n’avons jamais connu une situation aussi désastreuse. Figurez-vous que les gens sont obligés de faire la corvée d’eau pour laver le linge, faire la vaisselle et préparer les repas», soutient un citoyen du village Imaghdassen. Abondant dans le même sens, un habitant de Tiniri souligne que «l’eau du réseau public est d’un volume si faible que tout le monde est astreint d’aller chercher l’eau à gauche et à droite, pour renflouer ses réserves». Néanmoins, le plus dur est à venir. La principale source d’inquiétude reste l’été, dont on appréhende l’avènement. «L’espoir peut venir du ciel. Dans le cas contraire, l’été s’annonce très chaud», s’inquiète un retraité d’Akfadou.
N. Maouche