Journée-conférences sur la forêt

Partager

Le collectif des étudiants et enseignants de la faculté d’agrobiologie de l’université Mouloud Mammeri a organisé, mercredi dernier, au niveau de l’auditorium du Tamda, une journée de conférences et d’exposition, placée sous le thème «Des arbres pour des villes vertes durables : paysages, biodiversité des forêts urbaines et périurbaines». L’événement s’inscrivait dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des forêts qui coïncide avec le 21 mars de chaque année. Plusieurs institutions, notamment la représentation de la FAO en Algérie, la wilaya et l’APC de Tizi-Ouzou, la conservation des forêts, l’Agence nationale de la protection de la nature et la station régionale d’Azazga de l’INRF, ont pris part à cet événement en animant, tout au long de cette journée, plusieurs communications et conférences. Des expositions ont également été installées dans le hall de l’auditorium par les étudiants du département sciences biologiques, portant sur divers thèmes liés au secteur des forêts, la protection et la promotion des ressources naturelles. Dans son allocution d’ouverture, le recteur de l’Université du Tizi-Ouzou, M. Ahmed Tessa, a insisté sur le rôle essentiel que doit jouer l’institution universitaire dans la préservation de la nature à travers l’organisation de ce genre d’événements, afin de sensibiliser sur la place de la forêt, de sa biodiversité et de faire prendre conscience de l’importance des différents biens et services qu’elle peut offrir. «Notre université regorge de potentialités qu’il faut accompagner et encourager car il ne peut y avoir de développement sans la participation active de notre université. Ce genre de manifestations scientifiques aide à aller vers une véritable économie forestière», a-t-il souligné. De son côté, Mme Zaànoun a mis l’accent sur le travail effectué par la conservation des forêts, qu’elle représente, à travers les campagnes de plantation d’arbres et la gestion et la préservation des ressources forestières. Elle rappellera les dangers qui guettent nos forêts : «Les incendies demeurent de loin la première menace, du fait de leur capacité à ravager très rapidement de grandes superficies, c’était d’ailleurs le cas l’été dernier. Les forêts sont exposées également aux dégradations causées par l’élevage extensif d’ovins et caprins auxquelles s’ajoute la déforestation opérée par les populations riveraines, en particulier au cours des années de sécheresse et des hivers rigoureux». M. Arkoub, paysagiste et maitre-assistant à l’université de Tizi-Ouzou, a mis en relief les liens étroits qui existent entre les bienfaits de la forêt, la qualité de l’environnement, des paysages naturels et le bien-être des hommes. Il a souligné la nécessité de faire appel aux architectes paysagistes en amont de tout projet de construction urbaine ou de territoire, en leur confiant la tâche de la conception des espaces verts et des aménagements paysagers extérieurs pour les constructions : «On ne consulte et fait appel aux architectes paysagistes que très rarement, pour ne pas dire jamais. Les constructeurs n’ont pas cette culture de faire le mariage entre le bâti et l’espace vert, ils se focalisent sur le béton au détriment de la végétation. Le métier de paysagiste doit être impérativement valorisé et promu, si l’en veut la réhabilitation des paysages naturels dans nos agglomérations», a expliqué l’intervenant. Les conférenciers ont relevé, également, la problématique de l’absence d’un cadre législatif rigoureux devant régir, dans tous ses aspects, l’urbanisme et son aménagement. Le professeur Benamara, enseignant-chercheur au département d’architecture à l’UMMTO, a plaidé pour l’obligation de la réalisation d’espaces verts dans chaque projet urbanistique et la nécessité de l’adoption de nouveaux textes d’applications de la Loi sur les espaces verts promulguée en 2007. Arrivé dans l’après-midi, le wali de Tizi-Ouzou, M. Mohamed Bouderbali, a félicité les organisateurs pour la réussite de l’événement. Il a aussi affiché son soutien et la disposition de ses services à accompagner les initiatives et les projets d’investissement et de valorisation de la richesse forestière. Les participants à cette conférence ont notamment insisté sur la nécessité de l’implication de la population locale, directement bénéficiaire des produits de la forêt, dans la surveillance et le développement des activités de transformation ou de tourisme susceptibles d’accroître son revenu.

Oulagha Ahmed

Partager