Les lycéens souffrent le martyre

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Acquérir un savoir n’est pas du tout une sinécure pour les citoyens de la commune d’Imsouhal qui se morfondent dans un quotidien de plus en plus intenable tant le calvaire perdure encore. Les lycéens de cette contrée de la Kabylie profonde subissent le cruel destin dans la mesure où leur scolarité semble entachée continuellement du risque d’être à terme hypothéquée. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui ont laissé tomber leurs études pour des raisons d’éloignement de leur lycée. En effet, à défaut d’un établissement d’enseignement secondaire dans leur localité, les lycéens d’Imsouhal font quotidiennement une trotte matinale de plus de 20 kilomètres pour rejoindre leurs classes. Etant scolarisés à Iferhounen, les lycéens de cette région ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont livrés à leur propre sort. L’APC arrive tant bien que mal à assurer le ramassage scolaire étant donné que le bus affecté à cet effet, tombe trop souvent en panne en raison, sans doute, de surcharge. Notons que la municipalité compte pas moins de 291 lycéens abonnés au transport scolaire. Cela sans parler des autres 256 collégiens concernés également par ce ramassage scolaire. Le président de l’APC d’Imsouhal, M. Madjid Ibaroudène, estime que les problèmes dans lesquels se débattent les lycéens de sa commune sont inéluctablement liés à l’éloignement de leur école. D’ailleurs, son vœu est de voir sa localité bénéficier d’un des 13 lycées réservés à la wilaya de Tizi Ouzou dans le plan quinquennal. Effectivement, il est vrai que si la division territoriale d’Imsouhal venait à bénéficier d’un établissement d’enseignement secondaire, la population mettrait définitivement un terme à une situation intenable qui n’a que trop duré. Selon le premier magistrat de cette municipalité, l’assiette de terrain pour bâtir un lycée est disponible, il ne reste, dit-il, qu’un geste des pouvoirs publics dans le sens d’inscrire Imsouhal dans le lot des communes bénéficiaires de ces projets. Par ailleurs, au-delà des problèmes qu’endurent les lycéens, la commune est dépourvue de plusieurs infrastructures de base pouvant alléger les souffrances de la population qui continue de prendre son mal en patience.Les jeunes de ce patelin se sentent désemparés et laissés-pour-compte, sans aucune perspective d’avenir. Il n’y a pratiquement ni agriculture ni industrie en mesure d’atténuer un tant soi peu le taux de chômage endémique qui gangrène cette frange très sensible de la société. Il faut, toutefois, seulement souligner que l’APC a réalisé un foyer de jeunes centre du village. Le centre culturel laissé en jachère, des années durant, a été réhabilité et est à même de permettre l’épanouissement de la classe juvénile. Récemment, donc, des sections de couture et d’alphabétisation ont été lancées par l’APC en collaboration avec la direction du CFPA d’Iferhounène. La pratique sportive, les arts martiaux notamment, trouve également beaucoup d’adeptes chez les Imsouhal. Un duo de jeunes entraînés en la matière, a été recruté dans le cadre de l’IAIG par l’APC, pour assurer l’encadrement d’un groupe d’athlètes dont certains ont déjà décroché des titres honorifiques, en dépit du manque de moyens, lors des compétitions auxquelles ils ont pris part. Cependant, pour ce qui est des sports collectifs, à Imsouhal, le football n’est pas roi. Et pour cause, à l’ère du nouveau millénaire, la commune ne dispose pas d’une équipe communale pour canaliser les férus de la balle ronde. Enfin, la galère des Imsouhal ne s’arrête aucunement là. Le réseau routier, les chutes de tension, l’assainissement sont, entre autres, les problèmes qui ressurgissent continuellement dans la région. A quand le bout du tunnel ?

A. H.

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