La transcription est une affaire de linguistes !

Partager

Par S. Aït Hamouda

La dernière trouvaille de la sphère «anaphrasienne» est la transcription de Tamazight. Faut-il l’écrire en phonétique, en Tifinagh ou en caractères arabes? Au demeura nt, il s’agit d’un débat creux, dès lors que ceux qui en parlent ne comprennent rien à Tamazight, et même s’ils en connaissent quelque chose, la polémique qu’ils suscitent est plutôt idéologique, nullement pédagogique. Depuis longtemps, Bensdira le Chaoui, Md Said Boulifa, Mouloud Mammeri, et plus près de nous, Salem Chaker, ont adopté la graphie latine, sans que personne ne crie au scandale, ni n’accuse les adeptes de cette transcription de traitrise à la cause berbère ou à l’Algérie ou plus largement à l’Afrique du nord. Retrouver les tenants et aboutissants de cette tempête dans un verre d’eau, c’est chercher une aiguille dans une meule de foin. L’idéologie est le ciment de toute cette polémique qui ne tend qu’à brouiller les cartes pour retarder sa concrétisation de ce que consacre la Constitution. Mis à part ces détails, la transcription qui doit être pensée, réfléchie, cogitée par des linguistes et des grammairiens se fait par des quasi analphabètes, pour le moins, peu soucieux du devenir de la langue de tous les Algériens ou presque. Il s’agit, si cela continue dans l’option idéologiquement arabisante, de parasiter, dans le fond et dans la forme, la démarche de protection de cette réalité nationale et au-delà de Tamazight, parler et culture, qu’ils soient algériens ou maghrébins. Que l’on n’interprète pas nos propos, comme on s’empresse de le faire dans ce genre de débats de café de commerce, de factionnels, d’ennemis de l’arabe, ou de racistes ou de que sais-je encore. L’option d’adopter un système d’écriture au détriment d’un autre doit être judicieusement, scientifiquement motivée, par des arguments qui tiennent la route, non par de stupides « baragouinages » insensés. Quoiqu’il en soit, que Tamazight soit retranscrit en caractères arabes, français, ou même chinois, cela est l’affaire des spécialistes. Excepté ces derniers, tous ceux qui y fourrent le nez ne le font que pour des objectifs inavoués.

S. A. H.

Partager