L’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) compte interpeller le gouvernement pour passer à l’action et mettre en place les mesures nécessaires afin d’interdire l’ajout du sucre au café lors du processus de torréfaction.
«Les cafés qui sont commercialisés au niveau du marché national contiennent du sucre ajouté en additif, et certains producteurs dépassent le taux autorisé, ce qui met en péril la santé du consommateur», a alerté, hier, M. El Hadj Tahar Boulenouar, le président de l’ANCA. Selon lui, certains producteurs recourent à cette pratique illégale à cause du goût amer du café et d’autres pour atténuer les charges afin d’«augmenter leur marge bénéficiaire», a-t-il regretté. Et d’ajouter : «Avant, les producteurs ajoutaient au café même la farine du pois chiche, car le prix de cette dernière était très abordable, et ce, dans le but de réaliser un gain facile». L’interlocuteur souligne la nécessité de l’intervention des pouvoirs publics pour mettre de l’ordre dans la commercialisation de ce produit et en finir avec les pratiques illégales de certains producteurs. Dans ce sens, M. Boulenouar a fait savoir que son organisation est en train de préparer un dossier sur cette problématique «qui sera prochainement présenté au gouvernement, afin qu’il prenne des décisions concrètes pour interdire aux usines de torréfaction de café d’ajouter le sucre dans la composition de ce produit», a-t-il indiqué. Le café ne doit pas du tout contenir du sucre, car cela, a-t-il soutenu, reste dangereux pour la santé des consommateurs, notamment les diabétiques. Il est utile de rappeler que suite à une enquête réalisée en 2016 par le ministère du Commerce, plusieurs infractions avaient été révélées, notamment la présence frauduleuse du sucre dans ce produit de large consommation. Les analyses avaient confirmé la présence du sucre dans des mélanges de cafés moulus avec des taux variant entre 1,5% et 7,5%. Une pratique «interdite clairement par les dispositions réglementaires régissant ce produit», selon le rapport de cette enquête. «Ce type d’infraction est qualifié de tromperie, du fait que le produit en question ne répond pas à l’attente légitime du consommateur quant à sa composition». Par ailleurs, le même responsable a tenu à saluer la volonté affichée par les pouvoirs publics concernant la diminution du taux du sucre, du sel et de la matière grasse dans certains aliments, notamment les boissons et les produits laitiers, appelant à accompagner cette procédure par des mécanismes de contrôle sur le terrain.
Samira Saïdj

