Réclamant leur relogement, les habitants de la cité du stade, dite Fourrière, sise à quelques encablures du chef-lieu communal de Tadmaït, ont procédé, avant-hier, au blocage de la mairie.
Les protestataires disent ne plus savoir à qui s’adresser pour réclamer leur droit qu’ils estiment légitime après plus de deux décennies d’attente. Ainsi, plusieurs dizaines d’habitants de cette localité ont cadenassé le grand portail de l’APC durant la matinée d’avant-hier, pour exprimer leur colère face au retard enregistré dans l’attribution des 140 logements RHP (résorption de l’habitant précaire). Ils ont exigé, par la suite, de rencontrer le chef de daïra pour lui soumettre leur doléance : «Les autorités locales nous ont promis de nous reloger à plusieurs reprises, mais en vain. Leurs promesses n’étaient en réalité que des engagements sans lendemain. Le temps passe et notre situation reste inchangée», s’écrie l’un des participant à cette action. Et d’ajouter : «Nous avons procédé au blocage de la mairie pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics afin d’accélérer la procédure de notre relogement, car les autorités locales ont affiché une indifférence totale à notre égard, sachant que 140 logement de type RHP ont été achevés depuis plus de 6 ans, mais leur distribution tarde à voir le jour». A noter que ces mêmes habitants vivent dans des conditions qu’ils qualifient de lamentables, dans des bidonvilles abritant plus d’une centaine de familles. Les «demeures» sont construites en parpaing et les toits en zinc. Faute d’assainissement, les rejets des eaux usées ruissellent dans les ruelles dudit quartier et des fosses septiques débordent. Une vraie menace pour la santé publique. «Nous vivons dans des conditions déplorables depuis les années 1990. Il y va de notre santé et de celle de nos enfants. De ce fait, nous lançons un appel aux pouvoirs publics afin d’accélérer l’octroi de nos logements», dira Rabia, l’un des habitants de la cité. Aussi, selon les témoignages recueillis, la majorité des habitations précaires ont été inondées durant la nuit du samedi dernier en raison des fortes chutes de pluie qui se sont abattues sur la région. Ce qui a empiré la situation des locataires, c’est l’absence d’avaloirs et de caniveaux dans le quartier. Ces averses ont ainsi provoqué d’énormes dégâts. Comme si cela ne suffisait pas, un oued, à proximité de la cité en question, a débordé dans la nuit du samedi dernier, entrainant l’embourbement des axes routiers. Ces mêmes habitants affirment qu’ils ont passé «une nuit blanche en raison de la dégradation de nos foyers et des dégâts qu’on a subis». «Fort heureusement, le courant électrique était en panne à ce moment-là sinon la situation aurait pris une plus grave tournure», se lamente un résident. A signaler que les services concernés de l’APC sont intervenus, à l’aide d’un engin, pour ouvrir les axes routiers bloqués. Ceux des éléments de la Protection civile ont également fait le déplacement sur les lieux afin de porter assistance et secours aux habitants. Dans la journée d’avant-hier, une réunion a été tenue avec des représentants de cette cité au siège de l’APC, où des élus locaux ont promis de prendre en charge la revendication soulevée dans les plus brefs délais. Pour rappel, ces résidents avaient fermé l’année dernière la RN12 pour les mêmes motifs.
Rachid Aissiou