C’est parti pour le dispositif du microcrédit. Dans le cadre de sa mise en œuvre, une convention tripartite a été signée hier entre l’Agence nationale de gestion de microcrédit (ANGEM), la direction générale du Trésor et la Banque nationale d’Algérie (BNA), et ce, au niveau du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale. En présence de Djamel Ould Abbas, ministre du secteur en question, le premier lot de crédits a été octroyé aux bénéficiaires. Cette convention, qui intervient après six mois de la création de ladite agence, vise surtout à instaurer d’une façon fluide et efficace une politique de gestion entre les trois parties suscitées en déterminant le rôle de chacune d’entre elles. L’ANGEM qui chapeaute ce dispositif mis en place par un décret présidentiels qui date de janvier 2004, aura à assurer l’assistance technique, le conseil, l’accompagnement et le suivi des projets des bénéficiaires jusqu’à l’aboutissement de leurs projets. Des accompagnateurs ont été formés par des coordinateurs spécialisés dans le domaine afin de mener à bien cette mission. En vertu du contrat signé hier, la BNA s’est engagée à répondre promptement aux demandeurs des crédits. Il a été conclu dans ladite convention qu’elle adresse trimestriellement au plus tard le 15 du mois suivant, à l’ANGEM, la liste des bénéficiaires du microcrédit accompagnée d’une copie de la notification du montant qui sera accordé. L’ANGEM, dirigée par Mme Sedaoui, après vérification des listes des bénéficiaires, adressera, au plus tard le 25 du même mois de son côté à la direction du Trésor « un état récapitulatif ci-joint en annexe, précisant le montant global dû à la Banque nationale d’Algérie au titre de la bonification du microcrédit », lit-on dans le document du ministère remis à la presse. Suite à cette opération, le Trésor procédera, tout en se réservant le droit d’accéder à des contrôles sur pièces ou sur place, au paiement de la somme au profit de la BNA. Selon Mme Sedaoui, directrice de l’ANGEM, ils sont nombreux à pouvoir profiter de ce dispositif dans la mesure où il cible plusieurs catégories de la société, notamment les citoyens qui n’ont pas de revenus ou qui ont des rentrées instables et irrégulières. L’objectif assigné à cette opération est de « permettre à ces derniers leur intégration économique et sociale à travers la création d’activités de production de biens et du service », lit-on également dans le même document. Mme Sedaoui a, dans ce sens, souligné que « notre objectif est de constituer des réseaux et des chaînes de production compétitives sur le marché ». Il est également attendu que ce dispositif donne une impulsion et un nouveau souffle à tous les produits du terroir, tels que l’artisanat, la couture et l’art culinaire pour ne citer que ceux-la. Les universitaires sont aussi concernés par cette mesure. Des prêts non rémunérés sont octroyés pour certaines catégories pour l’achat de la matière première, complétant ainsi leur rapport en capital. Outre cela, d’autres crédits allant de 40 000 à 50 000 DA sont inscrits dans le même cadre. Les apports personnels diffèrent d’un promoteur à un autre, selon la spécificité du projet et son emplacement géographique. La directrice de l’ANGEM a précisé, dans la foulée, que le prêt bancaire à taux bonifié par le Trésor public peut atteindre les 70% du financement du projet. « Les jeunes universitaires ont un apport personnel de 3% », ajoutera-t-elle à titre d’exemple. A la question de savoir si toutes les wilayas du pays sont concernées par ce dispositif, notre interlocutrice a indiqué que ce dernier est élargi à l’échelle nationale. 33 wilayas sont désormais dotées de structures locales, dont 22 sont opérationnelles. L’opération va crescendo, souligne la même interlocutrice.
Wassila Ould Hamouda
