Cent mille personnes se sont rassemblées samedi à Rome pour manifester, à l’appel du quotidien de gauche Il Manifesto, en faveur de la paix en Irak et pour la libération de la journaliste italienne Giuliana Sgrena et de toutes les personnes retenues en otage dans ce pays.Les manifestants ont commencé à se rassembler en début d’après-midi Piazza della Repubblica. Les associations pacifistes, religieuses ou féministes attendent sur le parcours, via Cavour, pour prendre leur place dans le cortège où elles précéderont les syndicats et formations politiques de gauche. Toute la rédaction d’Il Manifesto, journal créé par des intellectuels de gauche ayant pris leur distance avec le parti communiste, est en tête du défilé derrière le slogan ’’Libérons la paix’’. Il Manifesto a titré samedi sa une du mot ’’Ensemble’’ à côté d’une photo de sa journaliste Giuliana Sgrena, 56 ans, enlevée le 4 février à Bagdad Bien qu’âgés, les parents de Mme Sgrena, Franco et Antonietta, sont venus de leur village du Piémont (nord-ouest) pour être en tête de la manifestation avec Pier Scolari, le compagnon de la journaliste. Pour sa part, Pier Scolari a réalisé une cassette sur le travail de sa compagne en Irak, en particulier ses reportages et ses photos sur les enfants souffrant de la guerre, dont des extraits seront diffusés par la télévision arabe Al-Jazira. Sur le plan politique, la manifestation a reçu l’appui de l’opposition de centre-gauche. Son chef Romano Prodi s’est fait ’’un devoir’’ d’être présent à un rassemblement qu’il juge être ’’un témoignage de la solidarité de tout le peuple italien’’ avec la journaliste. Les partis au pouvoir dans la coalition de Silvio Berlusconi ne se sont pas associés à la protestation. Ignazio La Russa, dirigeant d’Alliance nationale (AN, droite) a jugé qu’il serait ’’hypocrite’’ pour lui d’aller à une manifestation ’’contre les Etats-Unis et pour Saddam Hussein’’.