Les myopathes pénalisés par l’austérité

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Confrontés à des conditions très difficiles, ce qui fait que la majorité d’entre eux abandonnent précocement la scolarité, des myopathes de Béjaïa continuent, néanmoins, leurs études contre vents et marées. En plus de la sévérité de leur maladie, ils font face quotidiennement à d’autres soucis liés à l’absence presque totale des autorités censées les accompagner lors de la suite de leur parcours scolaire, souvent pénible. Interrogé sur les grandes difficultés qu’il rencontre au quotidien, un myopathe de Tazmalt expose l’un de ses soucis majeurs : «Il y a quelques années, les autorités avaient mis à notre disposition un assistant qui nous aidait à bien mener notre journée, en restant notamment à notre chevet durant la nuit, car nous en avons vraiment besoin dans la résidence universitaire. Malheureusement, depuis que l’on a commencé à parler de politique d’austérité, cette assistance a été suspendue. Je me suis retrouvé à me débrouiller tout seul, la plupart du temps, sans le moindre moyen. Sans l’aide de mes amis, j’aurais abandonné mes études», déplore interlocuteur, atteint de cette maladie neuromusculaire depuis l’adolescence. Celui-ci ajoute qu’il fait la navette de Tazmalt jusqu’à l’université Targa Uzemmur où il suit ses études en langue française. Puisque son rêve est en train d’être exaucé, après avoir longtemps souhaité ce moment, il brave toutes les entraves et toutes les difficultés : «Comme je vais à l’université le dimanche et je rentre à la maison le jeudi, les choses n’évoluent toujours pas comme je le souhaite. Il y a quelques jours, à cause des intempéries, j’ai été bloqué à la gare. Quand mon ami, qui était avec moi, a appelé les secours pour leur demander de m’emmener jusqu’à la fac, on lui a rétorqué qu’ils ne sont pas là pour assurer le service taxi», se plaint-il encore. Quoi qu’il en soit, notre étudiant garde espoir et souhaite que les choses s’améliorent dans un avenir proche. Pas question pour lui de baisser les bras ou de revenir en arrière, surtout que son premier semestre de l’année universitaire courante a été validé.

M. K.

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