«L’Algérien a sa place partout»

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Le directeur de l’institut universitaire de technologie et directeur par intérim du centre de formation des apprentis universitaires de Kourou, en Guyane (France), M. Idris Sadli, rencontré la semaine dernière à Aokas, où il passe habituellement ses vacances quand l’occasion se présente, livre cet entretien à la Dépêche de Kabylie.

La Dépêche de Kabylie : Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Idris Sadli : Je suis âgé de 44 ans, natif d’Aokas et ingénieur en électronique, diplômé de l’université de Béjaïa. Je suis parti en France en 2001 pour poursuivre des études à l’université de Nancy et enfin de compte, je m’y suis installé après avoir obtenu un doctorat d’État trois années plus tard. En 2006, je suis parti en Guyane.

Comment cela s’est passé ?

Après la fin de ma thèse et deux ans comme enseignant-chercheur à Belfort et Nancy, une opportunité s’est présentée sur le site du ministère et je l’ai saisie. Par curiosité, en ma qualité d’Algérien ayant un esprit nomade, j’ai décidé d’aller en Guyane pour y vivre une expérience pour un à deux ans et là je suis à ma douzième année.

Justement, pourquoi être resté aussi longtemps ?

L’accueil et l’hospitalité des Guyanais y est pour beaucoup. Par ailleurs, vu l’importance des projets qui se sont présentés, j’ai vite fait de plonger dedans et de participer avec l’équipe en place à leur développement. Nommé maître-assistant en 2008, j’ai eu à être désigné comme directeur des études, puis chef de département trois années plus tard avant de me retrouver à la tête de l’institut universitaire de technologie depuis 2015. Avec cette ascension et l’hospitalité des Guyanais, comment voulez-vous ne pas y rester ?

Quel est le rôle de votre institut ?

Constitué de quatre départements de formation en BAC plus 2 et plus 3, l’institut de Kourou a été créé il y a trois décennies de cela à l’initiative du centre national des études spatiales, pour produire des techniciens dans le but de répondre aux besoins des centres spatiaux guyanais et européens.

Avez-vous des étudiants algériens ?

Nous avons reçu quelques Algériens issus des familles installées en Guyane et également des Marocains, mais leur nombre est vraiment infime vu l’éloignement bien sûr.

Et le centre de formation des apprentis universitaires dont vous assurez l’intérim de la direction…

Le centre forme des diplômés universitaires en alternance avec le milieu industriel. C’est-à-dire que le stagiaire allie, en alternance, la théorie à la pratique entre l’école et l’entreprise. Ce centre, c’est moi qui l’ai créé car je voyais l’opportunité de créer de l’emploi, d’un côté, et un pont entre l’université et le milieu professionnel, de l’autre. Je suis, également, à l’origine de la création d’un département de génie civil et construction durable qui ouvrira ses portes en septembre prochain. J’ai, aussi, un autre projet de création à concrétiser dans moins de deux années, d’un centre universitaire spatial qui sera le premier en Guyane et le troisième après ceux de Toulouse et Montpellier.

Comment est perçu l’Algérien dans ce territoire sud-américain ?

Il est bien apprécié et surtout que la liaison se fait via le côté culinaire en voyant en nous les spécialistes du couscous. Ils nous connaissent aussi à travers la star du football mondial, Zinedine Zidane, dont les Guyanais connaissent les origines algériennes.

Nous vous laissons le soin de conclure…

Je suis ambitieux de continuer ce mandat de directeur pour multiplier les formations répondant aux besoins de ce territoire et contribuer, ainsi, à l’insertion professionnelle des jeunes. Ma réussite est celle des jeunes à qui je demande d’avoir une volonté de bien faire et de réussir. L’Algérien a sa place ici et ailleurs et ses compétences le prouvent amplement.

Interview réalisée par A Gana

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