Malgré les assurances des responsables de la filière lait et de la direction du commerce, il convient de reconnaitre que le lait en sachet se fait de plus en plus rare à travers l’ensemble du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Au chef lieu de wilaya, les chefs de famille et les ménagères s’agglutinent devant les commerces pour acheter deux sachets de lait. Au niveau des chefs lieu de Daira, des communes et des villages, la rareté est un fait indiscutable. Pour preuve, et à titre d’exemple, aux Ouadhias (double chef lieu, de Daïra et de commune), le lait ordinaire de 25 DA, a disparu des étales et des comptoirs. A Maatkas ou à Souk El Tenine, c’est le même constat. A Draa ben khedda, où se trouve l’usine de production du lait en sachet, il est constaté hélas que ce produit ne se voit que devant la laiterie productrice. Les consommateurs que nous avons abordés, au niveau de plusieurs localités, se disent outrés par cette pénurie qui perdure. «Pour acheter du lait, nous faisons le guet devant le point de vente à partir de six heures du matin. Une fois le transporteur passé, inutile d’espérer trouver le moindre sachet. Les responsables concernés sont une fois de plus interpellés pour rendre disponible cette matière de large consommation», nous dit-on. Dans d’autres localités, les consommateurs déplorent que leurs villages ne soient servis qu’à raison d’une seule et unique fois par semaine, voire plus par moment. Du coup, les reflexes des années 1980 resurgissent au grand dam de la population. Le sachet sous le manteau, la vente concomitante et les hausses du prix de ce produit subventionné par l’État de surcroît se font dans l’impunité totale. A souk el Tenine, certains commerçants véreux proposent ce produit acheté via des laiteries privées à 30, 35 et 40 DA. «Nous allons jusqu’à Alger, Boumerdès et Bouira pour nous approvisionner. C’est pour cette raison que les prix ont augmentés», répondra un vendeur à un client. Il est à rappeler que les responsables du commerce ont mis une loi relative à la commercialisation du lait au niveau des cafés maures. Une mesure sensée réduire ou même mettre fin à la pénurie. Hélas, c’est un coup d’épée dans l’eau, malgré les mesures répressives décidées, à savoir un mois de fermeture pour les cafetiers surpris entrain d’utiliser le lait ordinaire dans leurs établissements. La mesure n’a rien apporté de positif. Les commerçants continuent de vendre le lait aux cafetiers.
Les responsables accusent les commerçants et les transporteurs
Le directeur du commerce que nous avons questionné, il ya quelques semaines, sur la rareté du lait en sachet a nié cette réalité, disant que «les quantités de lait produites sont les mêmes, il n ya aucune diminution. La matière est disponible pour couvrir la demande locale. Les transporteurs de lait, les commerçants sont à l’origine de cette rareté. Une loi interdisant la commercialisation du lait ordinaire dans les cafés maures est en vigueur et en application. Tous ceux pris en flagrant délit se verront sanctionnés par une fermeture d’un mois», dira-t-il. Hélas sur le terrain le lait fait toujours parler de lui. Signalons que la wilaya de Tizi Ouzou ne possède que 04 laiteries. Elle reçoit un quota de poudre de lait de 1213 tonnes par mois. La production totale de la wilaya avoisine le demi million de sachets par jour. Une quantité largement suffisante pour, en effet, couvrir la demande locale. Les questions qui s’imposent sont donc : Ces chiffres avancés par la direction du commerce sont-ils réels? Les quotas de poudre de lait attribués à la wilaya sont-ils toujours les mêmes? Si ces chiffres sont vrais, il convient de chercher où va tout ce lait ? A l’approche du ramadhan, les consommateurs appréhendent un mois sans lait, d’où l’urgence de trouver des réponses à toutes ces questions et les mécanismes susceptibles de rendre disponible ce produit de large consommation.
Hocine T.