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Un pont nommé désir

Longtemps caressé par la population d’Ath Aïdel, le projet du pont devant enjamber le lit de la Soummam a finalement été inscrit. Le projet a même étrenné sa phase de réalisation, après, il est vrai, de longues et laborieuses péripéties liées à la procédure administrative. Néanmoins, l’enthousiasme, soulevé de part et d’autre, s’est progressivement émoussé, et l’espoir s’est mué en désenchantement. Et pour cause : un chantier qui tourne par intermittence et des travaux qui font du surplace. Trois longues années après le lancement du projet, l’ouvrage d’art affiche un taux d’avancement de seulement 20%, selon les estimations obtenues. Apostrophé aux abords du chantier, un représentant de l’entreprise réalisatrice a donné sa langue au chat. Après une valse hésitation et comme pour couper court à toute discussion, il lâche circonspect : «Les choses ont claires. Le chantier est en retard et chacun devrait assumer sa part de responsabilité». A l’évidence, les choses ne se présentent pas sous leur meilleur jour. Ce trait d’union, tant fantasmé, entre la rive droite et la rive gauche, ne sera pas opérationnel de sitôt. L’ouverture de ce pont nous fera gagner un raccourcissement du trajet de plus de 10 km. Allons-nous attendre une éternité pour l’emprunter ?», s’interroge un citoyen de la commune de Tamokra. «La ville d’Akbou est, à la fois, si proche et si lointaine. Alors qu’elle n’est éloignée de notre localité que de près de 2 km à vol d’oiseau, on ne peut la rallier qu’en empruntant de longs et éreintants itinéraires de contournement, via la ZAC de Taharacht», se désole un villageois de Tassfirt, dans la commune de Bouhamza.

N. M.

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