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Des citoyens s’opposent à la démolition de l’école des Sœurs-Blanches

Sitôt annoncée, la démolition de l’ancienne école des Sœurs-Blanches, appelée Timassourin, d’Ighil Ali, a provoqué le courroux des citoyens de la commune. Une pétition circule depuis quelques jours dans le but de s’opposer à ce projet. Cette démolition est programmée dans le cadre du projet de construction d’un commissariat de police sur le site même de Timassourin. L’on met en avant, comme de coutume, le manque de terrain de construction dans la commune et le manque flagrant d’infrastructures enregistré par la localité. L’on avance également comme fait justificatif, le problème de la détérioration de la sécurité au niveau régional, d’où la nécessité de la présence des services de sécurités. Toutefois, bon nombre de citoyens ne l’entendent pas de cette oreille. Le sujet alimente la chronique locale et déchaîne les passions. «Il y a là une volonté délibérée des autorités d’oblitérer les éléments qui ont fait le passé de notre village et cela est inadmissible!», s’insurge un des initiateurs de la pétition. Et de poursuivre : «au lieu de détruire ce site, nous réclamons sa restauration, ou alors sa transformation en Centre de formation pour nos jeunes qui vont jusqu’à Akbou ou à Tazmalt pour suivre une formation et beaucoup n’ont pas les moyens de le faire. Pourquoi pas aussi un hôpital ?». Il a souligné que cette bâtisse a été construite en 1913 pour en faire une école pour filles. Située dans un endroit élevé en plein cœur du village, elle est sur toutes les anciennes photos d’Ighil-Ali et sa valeur émotionnelle est immense. «Quand j’ai entendu la désagréable nouvelle, ma foi, j’ai été effondrée ; cette école même qui nous a permis pendant notre enfance de nous épanouir et qui nous a vu grandir sera démolie, c’est pour moi un désastre !», vocifère une vieille femme, ancienne élève de l’école des Sœurs-Blanches. Ensuite, dans les années 1970, l’école de Timassourin est transformée en une école dite islamique dont le but était de repêcher les élèves recalés. Quelques années plus tard, elle a servi de siège pour la Gendarmerie nationale. Enfin, suite au départ de ce corps de sécurité d’Ighil-Ali, comme exigé par le Mouvement citoyen des ârchs, cet édifice est laissé à l’abandon. Il est présentement dans un lamentable état de délabrement.

Massy F.

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