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Plaidoyer pour la révision de la distribution

Les travaux de la première session de l’APW de Bouira se sont poursuivis, hier mardi, au niveau du siège de la wilaya.

Après l’exposition du rapport de la commission des ressources en eau, sur la situation du secteur à travers toutes les communes de la wilaya durant l’après-midi d’avant-hier, les élus de l’APW ont entamé, hier matin, la séance des débats et des interventions sur ce même sujet. Pour rappel, les membres de la commission de l’hydraulique et des ressources en eau de la wilaya avaient soulevé, dans leur rapport, plusieurs irrégularités et dysfonctionnements, notamment concernant le volet de la distribution de l’eau potable. Les rédacteurs du rapport ont proposé une «révision globale» de la politique de distribution de l’eau potable à l’échelle de la wilaya, ainsi que l’inscription d’un projet de wilaya, pour la rénovation de tous les réseaux d’AEP. Les élus du groupe du FFS ont insisté, lors dans leur plaidoirie, sur la nécessité d’«équilibrer les projets» de raccordement à l’eau potable dans la wilaya de Bouira et de «renforcer» les moyens humains et matériels de l’Algérienne des eaux (ADE) et de l’office national de l’assainissement (ONA). Pour illustrer ledit «déséquilibre», l’élu Derradj Saïd citera l’exemple de 40 villages relevant de la daïra de Lakhdaria qui ne sont toujours pas raccordés à l’eau potable, «alors qu’ils sont situés à un jet de pierre du barrage Koudiat Acerdoun», dira-t-il, un barrage qui constitue la deuxième réserve en eau du pays, avec plus de 50 millions de M3. Il citera également l’exemple des villages des communes de Haizer et Taghzout : «Certains villages de Haïzer et de Taghzout ne sont alimentés en eau potable qu’une fois tous les 45 jours ! C’est tout simplement incompréhensif, eu égard aux importantes ressources en eau dont dispose notre wilaya, surtout que ces deux communes sont situées à proximité du barrage de Tilesdit», a-t-il déclaré. L’élu appellera également à l’inscription de projets d’extension des réseaux d’irrigation, au profit des terrains agricoles des communes de Haizer, El-Hachimia et Oued El-Berdi. De son côté Mme Khitouss, également élue du FFS, a mis l’accent sur l’absence des réseaux d’assainissements au niveau de la majorité des villages de la commune d’Ouled Rached. Selon-elle, cette commune n’est couverte qu’à hauteur de 40% en assainissement, ce qui crée un risque flagrant de pollution et de maladies dans cette région. Dr Hamid Chachoua, du groupe FFS, appellera lui à l’ouverture d’une enquête sanitaire et épidémiologique au niveau des communes couvertes avec des réseaux «vétustes» en acier ou en amiante : «Ces réseaux vétustes et dépassés représentent des risques sanitaires de maladies graves, comme le cancer, en plus des pertes inestimables en eau. Nous devons lancer des programmes consistants pour la rénovation de ces réseaux», a-t-il préconisé. Pour leur part, les élus du groupe du FLN ont salué «les efforts de l’Etat pour la couverture des localités de la wilaya en eau potable», plaidant par ailleurs pour une alimentation permanente des foyers, particulièrement ceux des communes de Bouira, Aïn-Bessem, Bechloul et Lakhdaria. M. Bousseta soulèvera un «manque de débit» d’eau potable et des coupures à répétition notamment à Lakhdaria, Aïn-Bessem et au chef-lieu de la wilaya : «Ces grandes daïras doivent être sécurisées avec une alimentation stable. Certaines sources d’eau potable, qui pourraient constituer des alternatives en cas de coupures ou de pannes des réseaux, sont malheureusement abandonnées, à l’image de la source Aïn El-Baidha dans la commune d’Aïn-Bessem. Cette dernière alimentait, pourtant, toute la commune avant son raccordement au grand transfert d’eau», a-t-il expliqué. Pour sa part, M. Haroun Oukil, également élu du FLN, a soulevé le non-raccordement en eau de la zone industrielle de Sidi-Khaled dans la commune d’Ouled El-Berdi. Il proposera son raccordement à l’eau, via un transfert des oueds et des retenues d’eau voisines, car selon-lui, «le fonctionnement des usines ne nécessite pas des eaux traités». M. Haroun préconisera également le raccordement à l’eau potable de la commune de Taghzout, via une extension au réseau de la commune voisine d’Ath-Laâziz. Les élus du groupe du RCD, pour leur part, ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «mauvaise gestion» du secteur dans la wilaya de Bouira, particulièrement pour le volet de la distribution de l’eau potable. M. Hamid Gacemi affirmera que pas moins de 300 localités et villages ne sont toujours pas raccordés à l’eau potable dans la wilaya de Bouira, malgré l’abondance des ressources et la multiplication des programmes. Il soulèvera le non-raccordement à l’eau potable de la majorité des zones d’activités (ZAC) ainsi que la zone industrielle de Sidi-Khaled. L’intervenant plaidera également pour des opérations d’extension des périmètres irrigués des plateaux d’El-Esnam et Arib vers les communes de Haizer et d’Oued El-Berdi. L’élu du RCD insistera par ailleurs sur «l’urgence de renforcer les capacités de stockage de la wilaya», notamment à travers la réalisation de nouveaux réservoirs d’eau potable de grande capacité. D’autres élus du RCD proposeront l’exploitation des eaux de la source l’Ainsar Averkan, dans la commune de Saharidj, dont plus de 65% de la production est laissé à la nature. Prenant à leur tour la parole, les élus du RND ont proposé la réhabilitation de l’ensemble du réseau d’AEP de la wilaya, «afin d’éliminer le danger des maladies et économiser les pertes colossales d’eau potable». Ils plaideront également pour «l’implication des bureaux communaux d’hygiène», dans le contrôle de la qualité de l’eau servie dans les robinets, en plus de la réservation d’un «appui financier» au profit de l’ADE de Bouira, qui souffre, selon-eux, d’un manque de ressources et de moyens. A noter, enfin, que les élus de l’APW débattront également du rapport de la commission du travail et de l’investissement.

Oussama K.

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