« L ’ordonnance médicale, la relation médecin-malade et la CNAS », est le thème attribué à la journée scientifique et d’information organisée par le syndicat national des médecins généralistes de santé publique, à laquelle a pris part le ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh. Profitant de cette occasion, le ministre est revenu à la charge pour expliquer les nouvelles mesures prises par son département, dans l’optique de réduire la facture liée au remboursement du médicament, estimée en 2005 à un milliard de dollars. Un chiffre qui engendre un boulet au pied de la sécurité sociale. La croissance des dépenses est jugée forte comparativement à d’autres pays, selon Louh, elle est de l’ordre de 20 % par an, alors que celle-ci ne dépasse pas les 5 à 6 % sous d’autres cieux.“Mettre en place des mécanismes drastiques à même de parer à ce problème s’impose”, dira Tayeb Louh. Une raison pour laquelle il a été instauré un système complètement différent à celui appliqué depuis plus de 30 ans, un système qui devrait d’après les explications du premier responsable du secteur rationaliser la gestion du secteur, et améliorer les prestations de services. La contractualisation avec les établissements publics de santé, le développement des conventions avec les prestataires et structures de soins privés, la révision de la politique de remboursement des médicaments et l’actualisation de la nomenclature et de la tarification des actes des professionnels de la santé, sont entres autres les mesures introduite dans le cadre des réformes, indique l’orateur à l’ensemble des médecins qui ont pris part à la rencontre. Il les a aussi informé que le remboursement des médicaments sera à partir du 16 avril prochain encadré par un prix de référence, imposé à 116 dénominations communes internationales (DCI). Les médecins ont été interpellés et enjoints à la prescription du générique. « A titre d’exemple aux USA et au Canada, le médicament générique représente plus de 50 % du marché, alors que chez nous il se situe à plus de 20 %. Même s’il y a eu une nette progression de consommation, cela reste en deçà de nos espérances ».
Louh met en garde les officines Une fois de plus, le ministre du Travail a averti que son département sévira rigoureusement pour mettre un terme « aux dépassements » enregistrés ici et là, causant un manque à gagner énorme pour les caisses de l’Etat. » Nous allons renforcer les contrôles médicaux », souligne le ministre, en précisant que le secteur sera doté d’un nouveau mécanisme de contrôle plus performant pour lutter contre toute forme de fraude. Tayeb Louh a mis en garde les opérateurs dans le secteur et les a menacé de traduire les fraudeurs à la justice. Il est temps d’après lui de faire le ménage. Rappelons que durant l’exercice dernier, il avait limogé pas moins de 11 directeurs de leurs fonctions et 20 agents ont été poursuivis en justice. Le ministre a également rappelé à l’ordre les officines, soulignant que la commercialisation des médicaments « est différente de celle de la pomme de terre ». La réglementation sera appliquée à la lettre, avance le ministre s’agissant du système du tiers payant. « Celui qui veut rompre son contrat n’a qu’à le faire », insiste-t-il avant de réitérer que le tiers payant est exclusivement consacré au malade chronique, à ceux qui ont un salaire inférieur aux SMIG et aux retraités. Contractualisation entre médecin de famille et la CNASLe ministre a également annoncé qu’un projet relatif à la contractualisation des médecins de famille avec la sécurité sociale est en phase d’étude au niveau de son département. Ce conventionnement du médecin traitant est prévu d’application dés l’année prochaine, soit en 2007, indique Louh. Tout comme le système du tiers payant, cette convention sera bénéfique aux patients, dans la mesure où les frais de soins seront pris en charge par la sécurité sociale. Ce genre de contractualisation à pour objectif, souligne Louh » d’améliorer l’accès aux soins des assurés sociaux, une meilleure organisation du cheminement des patients dans le système de soins et une maîtrise des dépenses de la sécurité sociale ». Pour le concrétiser, le ministère du travail mise gros sur la contribution des médecins et sur leur engagement collectif et individuel.
Wassila Ould Hamouda
