Donner une seconde vie au marc de café

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Donner une seconde vie au marc de café, tel est le projet lancé, la semaine dernière, par l’association Nemla de Béjaïa.

Financé par l’agence belge Enabel, ledit projet vise à valoriser un déchet qu’on retrouve en grandes quantités dans nos poubelles. «Le marc de café se prête à de multiples utilisations. Il peut ainsi servir de répulsif naturel et biologique en éloignant les parasites ; il peut aussi être utilisé comme engrais organique naturel, riche en oligo-éléments pour fertiliser les sols et jardins», explique-t-on. De ce fait, les initiateurs de ce projet écologique invitent les citoyens, notamment les cafetiers, à donner une seconde vie au marc de café. Pour mener à bon port son projet, indique Smaïl Hassissen, vice-président de l’association Nemla, «une première tranche financière nous a d’ores et déjà été versée. Un financement qui nous permettra d’acheter du matériel», précisant que cette phase sera pilotée par l’institut national de la recherche agronomique (INRA) d’Oued-Ghir. Une phase, ajoute-t-il, qui durera deux ans. Ledit projet, précise-t-il, consiste concrètement en la collecte de marc de café dans des bacs auprès des cafetiers pour en faire du compost. «C’est une première en Algérie», se réjouit-il, espérant que d’autres associations à travers le territoire national le suivent. Il est à signaler que certains des célèbres autobus rouges londoniens roulent avec un carburant à base de marc de café et de gazole. Une petite entreprise britannique a eu l’idée, au lieu d’envoyer le marc à la décharge, de le transformer en huile capable d’être mélangée à du gazole pour faire rouler des véhicules. Cette entreprise, soutenue par le pétrolier Shell, collecte le marc de café auprès des bars et des restaurants de la capitale et d’autres villes d’Angleterre pour le transformer dans son usine d’Alconbury, à 20 km de Cambridge. Selon cette entreprise, l’huile de café permet de réduire les émissions de carbone des bus de 10% à 15% sans changer le moteur ni utiliser davantage de carburant. Cette entreprise a déjà développé des briquettes à base de café utilisées comme combustible domestique dans les poêles et les cheminées. Dans le même cheminement, des ingénieurs de l’université de Swinburne, à Melbourne (Australie), après avoir récolté du marc dans des cafés non loin de leur laboratoire, ont décidé de mener une expérience consistant à faire de ce déchet un matériau assez solide pour construire des routes. Le marc a ainsi été séché dans un four puis mélangé à du laitier, sous-produit issu de la fabrication de l’acier. D’après les scientifiques, le résultat est satisfaisant. La nouvelle matière ainsi créée a les qualités nécessaires pour servir de support aux enrobés des routes en construction.

F.A.B.

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