Anarchie et tension à l’EPSP

Partager

Parfois, il suffit d’un petit détail pour que les efforts de plusieurs années soient gâchés. Et c’est bien le cas de l’EPSP de la daïra d’Ouaguenoun. Une grande anarchie règne constamment dans les salles d’attente du service des urgences et des salles de consultations médicales. Les malades énervés et le personnel grincheux s’échangent des regards assassins. La tension couve également parmi les malades. La suspicion est constante et transparaît même des regards échangés. Pourtant, le personnel, à l’état normal, est très bienveillant. D’une grande gentillesse, les agents prodiguent des orientations aux malades avec le sourire bien large. Les médecins, eux, très attentionnés, écoutent et «tâtent» le moindre mal exposé par les patients. Même les malades, à l’arrivée, échangent des amabilités bien chaudes et courtoises. Hélas, cette ambiance laisse place à une autre atmosphère contraire, en raison de l’anarchie qui règne à l’accueil. En effet, les agents chargés de l’accueil n’inscrivent pas les patients venus se faire ausculter, pour faire respecter l’ordre des arrivées, d’où un climat de «guerre» permanent dans la salle d’attente. Les malades, qui arrivent souvent très nombreux, doivent être aux aguets pour espérer se faire examiner. Au bout d’un moment, avec la maladie qui les amène, les gens oublient les personnes qui les ont précédés et celles qui sont arrivées après. Puis, c’est la tension qui monte. Chacun conteste le passage d’un malade lorsqu’il estime qu’il est arrivé avant lui, oubliant parfois que la priorité n’est pas seulement à celui qui arrive en premier, mais aux cas d’urgence. D’autres s’en prennent aux agents qu’ils accusent de favoritisme. Quelques moments plus tard, la nervosité gagne même ces agents censés faire régner justement l’ordre. Mais ils sont visiblement dépassés par l’anarchie qui grandit. Les pics de colère se font de plus en plus bruyants et la salle d’attente ressemble à un marché. Puis, la colère finit même par atteindre les médecins qui réclament d’abord, gentiment, le silence pour pouvoir travailler. Peine perdue, car la tension et les vociférations s’approchent de la porte du cabinet. La foule attend maintenant devant la prote du médecin. Les malades refusent d’attendre leur tour. Personne ne reconnaît personne. Et, enfin, le médecin claque la porte. Son comportement ne ressemble plus à celui d’un médecin. Désarmés, les agents abandonnent leur rôle. Les malades retournent chez eux plus malades. Pourtant, au début, tout le monde était gentil. A noter que cette structure de santé dispose de tous les moyens humains et matériels pour garantir son bon fonctionnement. C’est dire que des moyens colossaux, auxquels il manque, toutefois, une bonne organisation, ont été mis à la disposition de la population locale.

Akli N.

Partager