Au terme de la visite du ministre des Ressources en Eau, M. Hocine Necib, un rapport détaillé sur l’état des lieux du secteur dans la wilaya de Tizi-Ouzou a été présenté. Le bilan des services publics de l’eau, établi à la fin de la saison estivale 2017, affichait, dit-on, une situation déficitaire en alimentation en eau potable. Bien que la wilaya soit alimentée à travers plusieurs ressources : les forages, les sources et les barrages de Taksebt et de Koudiat Acerdoune, précise-t-on, elle sera renforcée par le futur barrage de Sidi Khalifa à Azeffoun et à partir de Tichy Haf à Béjaïa, ainsi qu’un transfert à partir de la station de dessalement d’eau de mer de cap Djinet à Boumerdès. Sur les 67 communes, seules 18 sont alimentées au quotidien. La situation dans les 49 autres est présentée comme suit : 12 localités (153 villages) sont alimentées au quotidien entre 56 et 75%. Dans 7 communes (156 villages), l’alimentation est au quotidien entre 25 et 40%. 16 communes (379 villages) sont alimentées au quotidien entre 5 et 22%. 14 communes (366 villages) en revanche, n’ont pas d’eau quotidiennement. Après étude de la situation, le diagnostic du ministère fait ressortir que les principales raisons de ce déficit sont dans un premier lieu la faible pluviométrie et la chaleur. Vient en second lieu, le relief accidenté de la wilaya qui rajoute ses difficultés, nécessitant, explique-t-on, des efforts supplémentaires en matière de pompage, appelant une forte consommation d’énergie et d’importants moyens de maintenance. Il a été révélé en outre, quelques insuffisances dans la gestion opérationnelle du service public de l’eau. Pour remédier à cette situation, un programme de développement pour la wilaya s’impose, avec plus d’engagement et de mobilisation, afin que les projets soient lancés et livrés dans les meilleurs délais. Ce programme compte plusieurs points : le transfert à partir de la station de dessalement de Cap Djinet pour renforcer le flan nord, la réhabilitation des réseaux d’alimentation en eau potable à travers les communes, le renforcement de Bouzeguene en AEP à partir de l’Oued Boubhir, la réhabilitation de la station monobloc de dessalement d’eau de mer de Tigzirt, l’aménagement et la réhabilitation de 9 sources ainsi que la réhabilitation de la chaîne de Tassadort. En outre, la wilaya vient de bénéficier, indique-on, de deux projets structurants. Il s’agit du transfert d’eau potable du barrage de Tichy Haf vers les communes de la daïra de Bouzeguene, dont Ait ziki, suite à une décision ministérielle prise hier sur place. Le rapport fait part aussi de levée de gel sur le projet de Sidi Khalifa dont la réalisation a été lancée hier. La wilaya a aussi bénéficié d’un programme complémentaire d’urgence de 2 milliards de dinars, en plus des 740 millions accordés dans le cadre sectoriel et 850 millions de dinars dans le cadre du Fonds National de l’Eau. Il a été décidé, fera savoir le ministre, le recrutement par l’ADE de 120 agents à travers les communes déficitaires pour améliorer leur situation progressivement à partir de juillet 2018. Les perspectives d’amélioration visent à assurer quotidiennement l’eau aux 49 communes déficitaires. Une feuille de route sur deux étapes a été tracée. La première concerne la gestion avant la période estivale de 2018. 15 communes passeront à une alimentation en eau potable quotidiennement. Il s’agit d’Aghribs, Azefoun, Aqarou, Ait chafaa, Yakouren, Iflissen, tigzirt, Ait Khelili, Souamaa, Ouadias, Ouacifs, Tademait, Tizi N’tlata, Béni ziki et Ait Mahmoud. La deuxième étape concerne 34 autres communes qui seront prises en charge, quotidiennement, à partir de Juillet 2018. S’agissant de l’assainissement, le taux de raccordement de la wilaya est de 87%, jugé faible par le ministre, étant donné qu’il est au-dessous de la moyenne nationale. La wilaya comptabilise huit STEP en exploitation. Le taux d’épuration de la wilaya est de 20%. Le taux se verra en hausse à 50%, une fois les deux stations d’épuration en cours de réalisation (Azazga et Oued Fali) et celles lancées suite à la levée de gel, au nombre de six, seront achevées. Ces dernières sont basées à Ain El Hammam, Irdjen1, Irdjen2, Ouacifs, Ouadhias et Mechtras. Ces STEP visent à protéger le barrage de Taksebt contre la pollution. Ces projets coûteront dans les 5,5 milliards de dinars. Concernant l’hydraulique agricole, le ministre fait savoir que sur les 99 000 ha de surface utile, 11000 ha sont irrigués. Les ressources utilisées sont à 18% souterraines (99 forages et 1221 puits) et 82% superficielles (16 petits barrages, 60 retenues, 216 prises aux fils d’eau et 301 sources). Le taux d’utilisation est de 61%. Le programme hydro agricole actuel, en cours de développement, consiste en la réalisation et la réhabilitation de 24 retenues, pour 119 millions de dinars.
K. H.