Si le problème du logement touche généralement les grands centres urbains, cela ne veut pas dire que les chefs-lieux des petites communes sont épargnés. Malheureusement, dans les communes rurales, la réalisation des programmes de logements est sujette à plusieurs entraves. Certaines d’entre elles sont en butte au manque du foncier public alors que pour d’autres, même si une volonté existe au sein des exécutifs communaux, parfois les entreprises ne se bousculent pas pour ces marchés, notamment depuis la hausse des prix des matériaux de construction (fer à béton, sable). A Frikat, une municipalité créée en 1985, le nombre de logements réalisés est en deçà de la demande. Le seul projet arrivé à terme est celui des 18 logements APC/CNEP, toujours squattés.En dépit de leur transfert à l’OPGI, rien n’a été fait pour déloger les squatteurs. “Après leur mise en demeure, presque tous les occupants ont quitté les lieux. Voyant que leur attribution tardait à venir, d’autres squatteurs les ont occupés de nouveau”, nous a dit un demandeur de logement.Pour le moment, cette commune bénéficie de la réalisation de trente logements sociaux : dix sont en cours de finition et vingt autres en cours de réalisation. “Cette deuxième tranche accuse un retard pour diverses raisons”, nous a simplement confié une source locale. Même si dans cette région, les citoyens préfèrent construire dans leur village, il existe quand même de nombreuses demandes en instance. Pour notre source, il y a encore une centaine de logements qui seraient lancés incessamment dès l’obtention des permis de construire.L’autre formule à laquelle s’attachent les frikatois est celle de l’habitat rural. Tout comme les autres bénéficiaires de cette aide de cinquante millions, ceux de Frikat sont confrontés à cette obligation de participer avec un apport initial de 20% du devis du logement. “On nous exige de lancer d’abord les premiers travaux, c’est-à-dire les fouilles, la plateforme. Cela nous reviendrait à, au moins, une vingtaine de millions. Or, la quasi-totalité des bénéficiaires sont des démunis. Je vous assure que personne ne pourra bénéficier de cette aide si cette mesure n’était pas levée”, nous a signalé un bénéficiaire venu s’enquérir de cette situation.En tout cas, certes, l’Etat essaie de réduire cette crise aiguë qui touche un grand pan de la population, mais il faudrait tout de même que ces dispositifs soient accompagnés de mesures pouvant aider les citoyens à démarrer ces projets, chacun de son côté.
Amar Ouramdane
