«Le rôle des associations dans la réinsertion est important»

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L’ODEJ de Bouira a abrité, hier, la première rencontre régionale sur le rôle de la société civile dans la réinsertion des anciens détenus. Organisée par l’antenne de Bouira du service externe de réinsertion, une administration relevant de l’administration pénitentiaire, la rencontre, à laquelle ont pris part 22 associations travaillant dans la réinsertion, se veut, selon ses initiateurs, «un cadre pour l’échange d’expériences entre le mouvement associatif, l’administration pénitentiaire, les institutions judiciaires et les organismes publics sur le processus de réinsertion des détenus après leur sortie de prison». Dans son intervention, le Procureur général de la cour de Bouira soulignera que «ce rendez-vous est une occasion pour l’échange d’idées et des expériences entre les acteurs directement concernés par la réinsertion». Le rendez-vous est aussi «une occasion de souligner les efforts fournis par l’Etat dans le domaine de la réinsertion et de réfléchir aux moyens et outils pouvant permettre de mieux s’occuper des anciens détenus». Pour le Procureur général de Bouira, la réinsertion vise avant tout à «éviter qu’un détenu sombre de nouveau dans la délinquance». Le responsable du parquet a beaucoup insisté sur le rôle de la société civile dans le processus de réinsertion de cette catégorie de personnes. Une société civile dont il dira qu’«elle constitue un maillon fort dans le dit processus et un acteur clef dans la facilitation du retour des anciens détenus au sein la société». De son côté, le directeur de l’administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, a déclaré que les reformes de la justice et de l’administration pénitentiaire entamées par l’Etat depuis 2005 «vont dans le sens de faciliter l’intégration des anciens détenus et leur éviter de tomber dans le récidive». A ce propos, M. Felouine a souligné qu’ «une commission multisectorielle, regroupant 22 départements et organismes publics, est à pied d’œuvre depuis plusieurs années et se consacre à l’élaboration de programmes pour faciliter le processus de réinsertion». Ce dispositif, dont il dira qu’il est unique en son genre, s’occupe aussi bien de la réinsertion que de la formation, de l’enseignement et de l’accompagnement du détenu durant son séjour en prison. A propos de l’enseignement dispensé dans les prisons, Mokhtar Felioune a précisé qu’«entre 40 000 et 42 000 détenus poursuivent une scolarité au niveau des maisons d’arrêts, soit 80% des effectifs des détenus». Selon lui, l’expérience de l’Algérie dans ce domaine a été une grande réussite. «La formation des détenus permet une meilleure préparation de ces derniers à leur retour au sein de la société et surtout dans la vie active», a expliqué M Feliouine. A propos du processus de la réintégration, le même responsable a indiqué qu’il existe 22 antennes de service externe de réinsertion à l’échelle du pays, dont le rôle est l’accueil, le conseil et l’accompagnement des ex-détenus. Toujours selon lui, pas moins de 110 associations locales et nationales collaborent avec l’administration pénitentiaire et accompagnent les détenus durant leur séjour en prison et après leur sortie. Pour Mokhtar Felioune, ces associations jouent un rôle très important et leur implication dans le processus de réinsertion est primordiale car elles viennent souvent compléter le travail entrepris par les pouvoirs publics. Toujours au sujet de la réinsertion, le directeur de l’administration pénitentiaire a révélé que «depuis l’année 2010 à ce jour, 9 960 anciens détenus ont bénéficié d’un accompagnement de la part des différents organismes de l’Etat tels que l’ANGEM, la CNAC, l’AND (Agence nationale du développement). Interrogé sur le taux de récidive, Mokhtar Felioune a qualifié celui-ci de «très bas». Ceci dit, «il faudrait des études au préalable pour connaître exactement le taux de récidive», a-t-il précisé. A propos du bracelet électronique, M. Felioune a indiqué que sa généralisation «se fera progressivement». Les travaux de la rencontre se sont poursuivis durant toute la journée. Des interventions ont été assurées par les représentants de la direction générale de l’administration pénitentiaire et des ministères du Tourisme et de l’artisanat, des Affaires religieuses et de la Solidarité nationale. A noter que tous ces organismes sont directement impliqués dans le processus de la réinsertion. Des représentants du mouvement associatif local ont aussi présenté des exposés sur le rôle qu’ils jouent dans l’accompagnement des anciens détenus.

Djamel M.

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