Par Sadak Aït Hamouda
Il n’y a rien à expliquer sur la teneur de la poignée de main et un «mézoued» garni de pièces. Tout aussi alambiqué que peut l’être le relief de la poignée que du «mézoued», l’un et l’autre prennent le profil d’une possession pas accomplie, mais qui ne trompe pas sur l’usage qu’on peut en faire. Si l’en prend le contenu d’une poignée et celle d’un sac en peau de mouton ou de chèvre, il y a une différence à quantifier le chargement. De beaucoup ou de peu, on n’arrivera pas à les voir à l’aune des prétentions de chaque homme. Mesurer au diapason des fausses notes et des gaffes que n’importe quel quidam pourra commettre par inadvertance ou exprès sans se soucier de ce qui adviendra après le peu ou le trop gagné. Qu’on se dissuade, mollement, des retombées de l’aise ou que l’on se dise satisfait du don du créateur, la chose sera la même pour le binôme que je vous présente. N’importe quel bipède sera jugé selon sa bonne ou mauvaise fortune. N’en déplaise à ceux qui font semblant d’être du côté du pauvre pour avoir bonne conscience, et avec les plus aisés pour les choix sévères. On ne trompera personne à ce jeu pitoyable, miséreux et coincé ; mais on peut quand même, un tant soit peu, faire illusion un certain temps. Ce qui revient à dire, tant que la ruse est là on peut tromper son monde effrontément la tête haute. C’est là que la démesure prend de l’ampleur sur le reste et on se met à spéculer sur la place que tient le Rubicon dans le jargon «sabir-franco- berbère», qu’on saisit sans trop comprendre. Cependant, il faudrait renouveler les étalons pour tenter de piger quelque chose dans les territoires où s’affrontent le «mézoued» et la poignée de main. Il n’y a pas tellement de différence entre la possession et l’indigence, sauf dans l’apparence. La pellicule charnelle peut cacher au commun des mortels des imperfections d’ordre innées pour un certain temps, mais aura du mal à les taire pendant longtemps.
S. A. H.
