Le lait pasteurisé, vendu à 25 DA le litre, se fait de plus en plus rare à El-Hachimia, une commune sise à 15 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira.
Cette situation qui dure depuis plusieurs mois déjà s’est davantage accentuée ces derniers jours mettant dans le désarroi des centaines de familles, surtout celles ayant des enfants à charge. En effet, pour s’en approvisionner, les citoyens guettent l’arrivée des camions de livraison qui ne passent qu’aux environs de 21 heures. Les clients par vingtaine se bousculent devant les épiceries et autre superettes du centre-ville pour espérer avoir quelques sachets, et la vente ne dure que quelques minutes. Il faut dire que les quantités distribuées sont réduites d’une manière drastique. De ce fait, le produit s’écoule en un laps de temps très court. Du coup, beaucoup de chefs de familles et plus particulièrement les retardataires repartent bredouille sans pourvoir se procurer un sachet de lait. Les consommateurs rencontrés au niveau de cette localité, se disent outrés par cette situation pénible qui perdure depuis très longtemps. «Pour acheter du lait, nous faisons le guet devant le point de vente à partir de 21 heures. Une fois le livreur arrivé, inutile d’espérer trouver le moindre sachet car à peine les cagettes déchargées qu’elles sont vite écoulées. Les responsables concernés sont une fois de plus interpellés pour assurer des quantités suffisantes de cette matière de large consommation», dira-t-on. Selon l’un des propriétaires d’une superette sise au centre-ville, «les quantités que l’on nous livre sont réduites de moitié. Par conséquent le lait en sachet s’écoule très vite. Les files d’attente sont inévitables même durant les heures tardives. Chaque jour, des scènes de bousculades sont constatées devant mon commerce et beaucoup de clients repartent bredouille». Avant d’ajouter : «Le lait pasteurisé se fait rare et celui en poudre est au dessus des moyens des citoyens. Un état de fait qui excède au plus haut point les clients». À noter que certains commerçants s’approvisionnent en lait pasteurisé auprès des livreurs qui l’acheminent à partir d’autres wilayas du centre, à l’image de Tizi-Ouzou, Boumerdès et M’Sila. Les quantités assurées sont limitées. Parfois, ce produit pourtant subventionné par l’Etat est cédé à 30 DA. Certains commerçants, peu scrupuleux des lois, imposent aux clients l’achat de lait entier vendu à 50 DA pour espérer avoir un ou deux sachets de lait de 25 DA. Une aberration qui tend à se généraliser aux quatre coins de la wilaya que les services de la direction du commerce doivent combattre. Par ailleurs, d’autres localités de la wilaya comme El-Esnam, sise à 13 km au sud-est du chef-lieu de Bouira, fait aussi face à cette pénurie qui ne semble pas connaître son épilogue. La commune de Saharidj est également confrontée au même problème depuis maintenant plusieurs semaines.
… À Akbou également
Par ailleurs, une petite virée à travers la ville d’Akbou peut renseigner du désarroi des citoyens face à la pénurie de lait qui perdure depuis des années. Au centre-ville, des centaines de citoyens attendent, comme à chaque fois, l’arrivée du camion-livreur devant une supérette située à la rue principale, et ce, depuis des heures. «Nous faisons la queue au moins trois fois par semaine pour acheter le lait, et cela dure depuis presque cinq mois», fait remarquer Mohamed, un père de famille, la cinquantaine. Pour Mourad, un ouvrier en maçonnerie, la quarantaine, le lait est un besoin essentiel pour ses trois petits enfants. «J’attends ici, mais si on me dit que je pourrais trouver le lait à Allaghan, situé sur la RN26 en allant vers Tazmalt, je n’hésiterais pas à y aller», a-t-il insisté, précisant qu’il ne peut se permettre le lait Tetra Pack à 90 DA. Plusieurs citoyens, rencontrés devant les épiceries situées au centre-ville, font savoir que la pénurie de lait dure depuis des mois. «Je ne sais pas quoi dire aux citoyens quant à cette situation», dira un commerçant en produits alimentaires et laitiers dans l’un des quartiers du centre-ville. Il confie avoir même envisagé de ne plus vendre le lait, «pour ne pas entrer en conflit avec certains qui m’accusent de vendre ce produit aux connaissances», précisera-t-il. À Guendouza, une dame, la cinquantaine, regrette qu’un pays comme l’Algérie connu pour son élevage ne puisse pas assurer le lait aux citoyens en 2018. «Oui, il n’y a pas de lait ici, et c’est grave», a-t-elle pesté, faisant remarquer que le sachet de lait en plastique est non seulement introuvable, mais souvent, les normes d’hygiène ne sont pas respectées. Selon cette dame, les autorités concernées devraient songer à interdire cet emballage en plastique et le remplacer par des boites en carton.
Zahir Ait Hamouda
A. C.