La détresse des agriculteurs d'Iwakuren

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C’est un véritable cri de détresse que lancent les agriculteurs du village d’Iwakuren, dans la commune de Saharidj. Une fois de plus, ces paysans ont fait part, mardi dernier, «d’impressionnants groupes de singes, plus ravageurs que les nuages de sauterelles, qui détruisent tout sur leur passage». Nos interlocuteurs racontent qu’en l’absence de fruits ou autre substances nutritives en cette saison dans les maquis, ces primates se rabattent sur les bourgeons, les tiges tendres, dont c’est la période de croissance, et les fleurs des arbres fruitiers qui ne sont autres que les futures récoltes. Il est utile de rappeler que des centaines de famille de ce patelin vivent du maigre produit de leurs vergers sur lesquels se rabattent ces macaques qui opèrent, selon les agriculteurs, des «razzias» quotidiennes. Poussés par la faim, ces innombrables singes ne reculent devant rien : ni les cris et les bruits que font les agriculteurs pour les effrayer, ni encore moins les aboiements des chiens lâchés en pleine nature pour les éloigner. «Si une intervention urgente des nombreux organismes directement concernés ne suit pas, nous nous verrons contraints d’user de moyens illégaux pour protéger nos vergers», avertissent-ils. «Il s’agit de la survie de nos familles. L’État doit prendre ses responsabilités et protéger nos récoltes», se justifient-ils. Avisés, les services du parc national du Djurdjura (PND) du siège de Tala Rana ont dépêché sur les lieux une équipe pour s’enquérir de la situation et prendre les mesures qui s’imposent en fonction des moyens à leur disposition. Le meilleur procédé, selon certains, serait l’organisation de battues pour repousser ces bêtes vers leur habitat naturel, à savoir les hauteurs du massif du Djurdjura. C’est un procédé testé avec succès en 2015 au village Ath Illiten, dans la même commune, où les services du PND ont réussi à éloigner ces primates durant plusieurs mois, argue-t-on.

Oulaid Soualah

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