L'avant-projet bientôt soumis au Conseil des ministres

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L'avant-projet de loi organique relatif à l'Académie algérienne de la langue amazighe a été finalisé par le gouvernement.

L’information a été diffusée via un communiqué officiel publié sur le site des services du Premier ministre en fin de semaine dernière. «Ce texte fixe les missions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de cette Académie instituée par l’article 4 de la Constitution qui déclare que Tamazight est également langue nationale et officielle», précise-t-on à travers le communiqué diffusé mercredi dernier. «Le contenu de cet avant-projet de loi sera rendu public après son examen par le Conseil des ministres dans les prochaines semaines, avant sa présentation au Parlement durant ce premier semestre, comme décidé par le Président Abdelaziz Bouteflika», ajoute le document. Pour rappel, un groupe de travail interministériel avait été installé auprès des services du Premier ministre pour préparer cet avant-projet. Lors du Conseil des ministres réuni le 14 mars dernier, le chef de l’Etat avait invité le gouvernement à hâter la présentation au Parlement du projet de loi organique relatif à la création de cette Académie. Placée auprès du président de la République, cette institution, qui s’appuiera sur les travaux des experts, sera chargée de réunir les conditions de promotion de Tamazight en vue de concrétiser, à terme, son statut de langue nationale et officielle. Au cours de ce même Conseil des ministres, un projet de loi amendant et complétant la loi de juillet 1963 fixant les fêtes légales, pour formaliser l’ancrage légal de l’inscription de Yennayer sur la liste des fêtes légales du pays, avait été adopté. La décision d’inclure Yennayer dans la liste des fêtes légales constitue une initiative sans précédent prise par le chef de l’Etat dans l’objectif de consolider l’unité et la cohésion nationales. «Cette mesure, comme toutes celles déjà prises au profit de notre identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe, confortera l’unité et la stabilité nationales, alors que des défis multiples internes et régionaux nous interpellent», avait affirmé le président de la République. Le Président Bouteflika avait également enjoint au gouvernement de «ne ménager aucun effort pour la généralisation de l’enseignement et de l’usage de Tamazight, conformément à la lettre et à l’esprit de la Constitution». Selon des données du ministère de l’Education nationale, l’enseignement de tamazight est passé de 11 wilayas en 2014 à 38 durant l’année scolaire 2017-2018, qui a vu le nombre d’élèves étudiant la langue amazighe monter à près de 350 000, encadrés par 2 757 enseignants. Quelque 300 enseignants supplémentaires de la langue amazighe seront recrutés pour l’année 2018-2019, avait annoncé le ministère, qui se fixe comme objectif la généralisation de son enseignement aux 48 wilayas du pays.

L’avant-projet sera présenté au Parlement avant juin

Commentant cette avancée, le HCA, par la voix de son secrétaire général, Si El Hachemi Assad, soutiendra que «le projet de loi (…) comporte des dispositions à même de renforcer la place de la langue amazighe et définir les responsabilités des institutions de l’Etat dans le but de généraliser graduellement et promouvoir la langue amazighe, outre la protection de la créativité intellectuelle amazighe». C’était en marge d’une conférence sur «La réalité de l’Amazighité en Algérie» organisée par le Conseil de la nation en coordination avec le HCA au siège du Conseil. «Le projet de loi sera soumis aux deux chambres du Parlement incessamment», a précisé le même responsable, estimant que « l’académie qui sera créée constituera un plus et nous veillerons à ce que son lancement soit fort». Il a souligné que «la création de cette académie est consacrée par l’article 4 de la Constitution révisée de 2016 qui confère à l’académie la mission de promouvoir cette langue et de la développer dans les différents domaines de la vie». M. Si Hachemi a indiqué que «le texte de loi a été examiné au niveau du premier ministère, à travers l’installation d’une commission restreinte regroupant plusieurs départements ministériels, à savoir les ministères de la Culture, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieure et la Recherche Scientifique et de la Formation Professionnelle ainsi que le HCA». Répondant à une question de la presse, le Secrétaire général du HCA a réfuté «les rumeurs selon lesquelles il y aurait un référendum sur l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles, car la Constitution l’a consacrée comme langue officielle», ajoutant que «la ministre de l’Education avait démenti cette rumeur».

Synthèse de H. M.

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