Depuis quelques jours, le lait en sachet n’arrive chez les détaillants qu’en dehors des heures de travail. Ainsi, les chauffeurs de camions rivalisent de subterfuges pour que ce produit, qui continue à faire couler beaucoup d’encre, n’atteigne sa destination qu’en fin d’après-midi. Mieux encore, les ventes concomitantes aux détaillants n’a lieu qu’à la faveur de l’obscurité. Quant aux camionnettes de détaillants, qui se chargent d’acheminer le lait vers leurs magasins à leurs propres frais, elles ne rentrent au village qu’au-delà de vingt heures, une heure où les commerçants ne risquent pas de recevoir des contrôleurs. Ce qui leur donne bonne conscience, pour «fourguer» trois sachets subventionnés à 25 dinars, accompagnés d’un litre du fameux «lait de vache» au prix de 50 dinars. Ce dernier, peu vendu, dépasse souvent sa date de péremption, et les consommateurs, dépités, doivent le déverser dans l’évier. Pire encore, un revendeur vend du lait dit «DBK» accompagné de sachets de cinquante dinars provenant d’une autre laiterie. Les consommateurs, qui font les frais de cette pagaille, demandent l’intervention quotidienne et énergique des services des fraudes, pour remettre un peu d’ordre dans la filière lait à Aïn El Hammam, où une sorte de deal s’opère sur le dos des simples citoyens.
A. O. T