CLA déçu, CNAPEST optimiste

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Le dialogue ouvert dernièrement par le ministère de l’Education avec l’ensemble des syndicats du secteur, agrées ou pas, ne semble pas désamorcer le problème et apporter des résultats tangibles susceptibles de calmer les esprits et satisfaire les protestataires. C’est du moins ce qu’ont fait entendre les deux syndicats, à savoir le CLA et le SATEF, reçus respectivement hier et avant-hier par le secrétaire général Abdelkader Khaldi, du ministère de l’Education nationale. Au moment où le CNAPEST, Conseil national des professeurs du secondaire et technique temporise et espère que la réunion prévue pour ce samedi avec leur tutelle, deuxième du genre, apportera du nouveau, quant à leurs doléances, le CLA semble décider à ne plus reprendre langue avec la tutelle. « A quoi cela sert de parler si toutes les voies sont verrouillées » souligne Redouane Osmane à la sortie des pourparlers, ajoutant qu’ « après trois heures, nous n’avons rien fait et rien pu arracher ». A ses yeux le dialogue amorcé par le département de Benbouzid est « vidé de son sens et de son contenu ». Le CLA, invité en tant que collectif n’a pu décrocher ne serait-ce qu’une promesse, quant aux trois points principaux constituant la plate forme de revendications, à savoir la revalorisation des salaires, la révision du statut et la retraite après 25 ans de service. Ces trois dossiers ont été écartés préalablement du débat, déplore Osmane indiquant que son vis-à-vis a avancé l’argument qui renvoie le traitement de ces trois dossiers à la tripartite. L’autre point fâcheux est le refus du ministère d’ouvrir les portes des négociations avec l’intersyndicale de l’éducation. Le niet est catégorique, fulmine Osmane avançant que « le dialogue avec l’intersyndicale est quasi-impossible ». D’après notre interlocuteur, la rencontre d’hier a débouché sur l’impasse. Et d’enchaîner : « nous avons levé la séance car nous avons constaté qu’il n’y avait pas de répondant et aucun assouplissement. Nous avons accepté le dialogue pour parler de notre plate -orme de revendications et non pas pour autre chose ». Le CLA, désabusé par sa première rencontre avec la tutelle, fustige l’attitude de cette dernière et estime que  » la concertation se fait à deux « . Cela étant dit, le CLA se dit favorable pour la grève prévue dès la rentrée des vacances. Pour le CNAPEST, la question n’est pas encore tranchée, tout dépendra de la rencontre de ce samedi, nous dira Lamdani, chargé de la communication auprès de ce syndicat. « Nous irons pour discuter de choses sérieuses, car notre première rencontre a pris la forme d’une prise de contact. Je n’ai pas de préjugés mais une chose est sûre : le CNAPEST est favorable au dialogue et appelle la tutelle à répondre concrètement aux attentes des enseignants sans préalable ». Le SATEF, dans un communiqué rendu public, a indiqué que sa délégation a « usé de plusieurs arguments pour convaincre le ministère de la nécessité impérieuse d’ouvrir une négociation avec l’intersyndicale de l’éducation en vue de dénouer la crise qui risque de perturber sérieusement la fin de l’année scolaire (…), mais le ministère ne semble pas disposé à emprunter cette voie ». Les deux parties ont convenu de la tenue d’une seconde réunion, le 6 avril prochain dans l’optique d’étudier plus profondément les préoccupations de la STAEF, qui s’articule essentiellement sur « la mise en œuvre des moyens indispensables pour la réussite de la réforme du système éducatif », sur l’octroi de logements et sur la réorganisation des œuvres sociales. L’intersyndicale de l’éducation temporise et prévoit l’organisation d’une rencontre extraordinaire, afin de sortir avec une décision quant au maintient ou non de la grève. D’emblée le CLA est partie prenante, reste à connaître la décision des autres organisations, constituant l’intersyndicale à savoir le CNAPEST, le SATEF et le SETE Bejaïa.

Wassila Ould Hamouda

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