Jugurtha, histoire d’un peuple disponible aux librairies

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L’Histoire a toujours été une préoccupation majeure de l’auteure Farida Sahoui, qui ne cesse de revendiquer, à qui veut l’entendre, son amazighité.

Dans l’ouvrage «Jugurtha Histoire d’un peuple», elle parle, comme l’indique l’intitulé de l’essai, de l’Aguellid berbère qu’était Jugurtha. Elle évoque les différentes étapes de sa vie, son combat contre Rome et surtout la trahison de son beau-frère. L’auteure relate les circonstances de sa désignation roi.

Enfant du peuple, Jugurtha ne pouvait pas s’extraire de sa communauté qui souffrait avec lui. L’auteure revient sur le courage et l’intelligence de ce roi rebelle qui, bien que maîtrisant le grec et le latin, conversait en tamazight, sa langue maternelle. Le combat de guerrier de Jugurtha, que même l’ennemi romain craignait, et son amour pour la nature et le travail de la terre seront longuement évoqués par l’essayiste. Pour la petite histoire, c’est Jugurtha qui fit du couscous, son met préféré, le plat populaire de Numidie. Pour l’auteure, Jugurtha représente la culture amazighe dans toute son authenticité. L’auteur cite aussi un autre symbole : le burnous kabyle. «Le burnous des hommes libres qui ne protège pas seulement du vent et du froid, mais aussi de la misère. Le port du burnous prend généralement un aspect d’affirmation identitaire», relève-t-elle. De par ses qualités de guerrier, Jugurtha a été félicité par le Romain Scipion dans une lettre adressée à son oncle Micipsa qui le préféra à ses enfants Hasdrubal et Himpsal. Ce dernier fut assassiné par l’armée de Jugurtha, et Himpsal a juré de venger son frère. L’acte de vengeance ne se déroula pas comme voulu par Himpsal qui a accusé des pertes considérables parmi ses rangs. Dès lors, Rome conviendra de mettre fin au règne de celui qui la fit trembler. La fin de Jugurtha est venue de Baccus, allié de Rome, qui, par sa trahison à Jugurtha, causa, partant, la perte du Royaume numide. Que gagna le traitre après sa trahison ? Marius l’humiliait. Il l’enchaîna en le faisant marcher le long des rues de Rome dans une cage, tel un lion capturé. Un peu plus loin dans ce livre édité fin 2017, l’auteure évoque Carthage avec sa constitution (administration d’Aristote), son économie florissante, renforcée par les comptoirs phéniciens. L’Histoire se poursuit avec Alexandre Le Grand qui marqua de son empreinte la Macédoine et fondit l’Alexandrie. En Algérie, l’auteure cita, notamment, Timgad, construite par les autochtones et dont «les portes mènent vers Cirta, Maxula, Hippone, Russicada, Cuicul, ainsi que vers Saldae et Icosium» et relève que sur la corniche, se trouvait aussi Césarea où l’industrie du verre était remarquable. C’est dans cette ville que se trouvent les tombeaux de Juba II et de sa famille. Revenant à Timgad, l’auteure cite le tombeau de Massinissa, dont la ville natale est Cirta, rappelant que la présence des Berbères se prolonge jusqu’en Égypte.

M A Tadjer

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