Les chenilles processionnaires du pin ont fait leur apparition ces dernières semaines, dans les différentes pineraies que compte la commune de Boudjellil.
En effet, ces insectes à l’état de larves nidifient sur les rameaux des pins d’Alep en enflant au fur et à mesure. Il a été constaté, récemment, que presque tous les arbres de pins d’Alep ont été infestés par des milliers de chenilles qui dévorent les aiguilles de ces arbres de forêt. Le spectacle est d’autant triste et affligeant que des pins d’Alep présentent des signes de dépérissement à cause de leur infestation par ces larves nocives qui dévorent tout leur feuillage en forme d’aiguilles. Des centaines, voire même des milliers de nids de soie tissés par les chenilles, sont visibles dans les pineraies parsemant la municipalité de Boudjellil, dont la forêt de Mechik, Tizi Guemdan et Azrou n’Rfis, pour ne citer que ces espaces forestiers mis à mal par cet insecte qui provoque des dégâts sur ces arbres qui adoucissent le climat et protègent l’écosystème. Malheureusement, il est remarqué, chaque année, la réapparition de ce même phénomène, sans pour autant qu’il ne soit jugulé ou, tout au moins réduit pour permettre aux pins d’Alep, notamment aux jeunes arbres, de continuer leur croissance sans la moindre anicroche. Dans le même ordre d’idées aucune lutte n’a été enclenchée pour épargner à ces arbres endémiques, et ô combien importants pour l’environnement et l’équilibre écologique de la région, les dégâts et les conséquences néfastes sur eux. Par ailleurs, il existe plusieurs moyens de lutte contre ces insectes. Nous citerons quelques-unes: la lutte mécanique dite échenillage, laquelle consiste à enlever et à détruire à la main ou à l’aide d’outils (échenilloir) les pontes et les nids. Ces derniers sont généralement incinérés, en évitant tout contact direct avec les poils urticants des chenilles. Un chalumeau est parfois utilisé pour brûler les nids. Il existe aussi cette méthode consistant en le piégeage des chenilles. Ce piège est appelé éco-piège, constitué d’une gouttière reliée à un sac, peut être installé pour intercepter les chenilles lorsqu’elles descendent de l’arbre. Dans le même sillage, il y a aussi le traitement chimique par pulvérisation aérienne d’insecticides. Mais là encore, il y a un gros risque d’affecter d’autres espèces, voire des espèces prédatrices naturelles de la processionnaire du pin puisque ce traitement n’est pas sélectif. Il y a des oiseaux qui sont des prédateurs de la chenille comme les mésanges, le coucou et la huppe fasciée mais qui ne peuvent pas à eux seuls venir à bout de ces larves. Nonobstant l’existence d’une multitude de solutions plus ou moins efficaces contre la chenille processionnaire du pin, il se trouve qu’aucune d’entre elles n’est appliquée, au grand malheur des Pins d’Alep, ces beaux arbres qui respirent la verdure toute l’année et qui émettent des senteurs vivifiantes qui améliorent la respiration !
Syphax Y.