Attouri sans eau depuis 25 ans !

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Tigzirt sur mer compte cinq villages, dont le plus modeste est Attouri. Haut lieu de combat durant la Révolution vu sa proximité immédiate avec la forêt de Mizrana, bastion de l’ALN, il jouit d’une vue imprenable sur la mer.

Niché sur une colline verdoyante, le village Attouri représente la frontière séparant les deux communes de Tigzirt et Mizrana. Il dépend de la commune de Tigzirt sur mer. Comptant une centaine de familles, et presque autant de maisons, sa population actuelle est estimée à plus de 350 personnes. Les villageois ne sont alimentés que par une fontaine bâtie par leurs ancêtres, alors qu’un réseau d’alimentation en eau potable (AEP) et un château d’eau ont été réalisés au sein du village. «Notre village est sans eau depuis 1992. La municipalité de l’époque avait installé un réseau AEP, il n’a fonctionné que 28 mois. Cela fait 25 ans que le réseau n’est plus opérationnel», dira le président du comité du village Attouri, M. Touri Farouk. La population locale triple durant la saison chaude créant ainsi un stress hydrique dans ce bourg. «Suite à nos multiples demande, un château d’eau a été construit au village et les travaux ont pris fin depuis un an et demi. À ce jour, nous n’avons encore rien vu venir. Nous attendons que nos demeures bénéficient d’un branchement pour atténuer un tant soit peu le problème d’eau dans notre région», dira encore M. Touri. Il existe d’importante ressources en eau dans cette localité, située au flanc de la forêt de Mizrana, les sources y sont donc abondantes. «Suite à la décennie noire, nous ne pouvons plus exploiter les sources de la forêt. On risque de tomber sur les mines laissées par les groupes armés», regrette le président du comité. Pour atténuer autant que faire se peut leur soif, les villageois sont contraints de rationnaliser leur consommation en ce liquide précieux. «Nous avons réglementé la distribution. Les branchements en eau par tuyaux en caoutchouc se feront à tour de rôles pour toutes les demeures. Concernant les chantiers et autres constructions, l’eau est acheminée par les communes limitrophes avec des tracteurs à citernes moyennant des sommes d’argent», expliquera le même villageois.

Ferhat Tizguine

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