Les hauteurs de la chaîne montagneuse du Djurdjura ont été recouvertes de neige dans la nuit de mardi à mercredi dernier à partir de 1 000 mètres d’altitude.
Ce qui pourrait paraître comme une curiosité ou un phénomène peu commun pour certains est loin d’être une surprise pour les Kabyles qui se fient au calendrier agraire berbère plusieurs fois millénaires. Un calendrier qui donne des informations précises sur les saisons et les conditions climatiques. Aussi, ces brusques perturbations atmosphériques, accompagnées par des chutes de températures sont intervenues au moment où tout le monde croyait qu’on est entré de plain pied dans la saison chaude. Mais ce genre de perturbations est prévu dans ledit calendrier berbère. En fait, cette période de la saison est connue sous le nom de «Taqejmurt n Maggu» (la buche du mois de mai). En Kabylie, les anciens préconisaient de mettre de côté une buche en prévision de cette période caractérisée par un froid glacial. D’où le célèbre dicton kabyle « Taqejmurt n Maggu nettefar-itt deg utemmu » ou «La bûche du mois de mai on la cache dans la meule de foin». Un dicton qui s’explique du fait que nos aïeuls gardaient une provision du bois de chauffage en prévision du probable retour du mauvais temps et du froid en cette période du mois de mai. De ce fait, cette chaine du massif du Djurdjura s’est de nouveau revêtue de son manteau d’apparat. De Tikjda à l’ouest jusqu’à Tirourda à l’est, les massifs du Djurdjura ont été recouverts de la neige au grand bonheur des randonneurs mais aussi des agriculteurs qui voient ainsi la période du printemps et de l’herbe verte s’allonger dans le temps dont le cheptel tire un grand profit avec les parcours de pâturage qui vont se régénérer rapidement. Cette providentielle neige achèvera aussi de renflouer les nappes phréatiques, voire le remplissage des deux barrages Tilesdit dans la commune de Bechloul et Taksebt à proximité de Takhoukht dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Oulaid Soualah

