Beaucoup de corbeilles dites de solidarité ont fait leur apparition au niveau des supérettes de la ville de Chorfa ces jours-ci. Celles-ci vont servir aux associations caritatives pour confectionner les couffins qui seront distribués à l’occasion du mois de Ramadhan au profit des nécessiteux. Malheureusement, on ne les voit qu’au mois de Ramadhan, alors que les couches défavorisées de la société sont dans le besoin, en denrées alimentaires notamment, durant toute l’année. Il est certes établi que la consommation des produits de première nécessité s’accentue pendant ce mois du jeûne, mais, ces produits sont également très demandés le reste de l’année. Qu’à cela ne tienne, les corbeilles de solidarité placées devant l’entrée des commerces de l’alimentation générale ont d’ores et déjà fait leur apparition pour apporter un tant soit peu de réconfort et de sécurité alimentaire tant recherchés par les familles issues de milieux défavorisés. A Chorfa, comme un peu partout ailleurs, ces corbeilles sont mises à l’entrée des épiceries afin que les clients qui font leurs emplettes pensent un peu à leurs prochains en faisant don d’un ou plusieurs produits alimentaires. Portant le sceau d’associations caritatives, lesdits récipients se remplissent au fur et à mesure de denrées qui seront à chaque fois «reversées» aux démunis. La chute du pouvoir d’achat, la hausse des prix des produits alimentaires et la «stagnation» des salaires sont autant d’indices qui n’enchantent guère les plus optimistes des chefs de familles aux conditions modestes. Ces derniers à l’approche du mois de carême sont quelque peu malaisés à l’idée de devoir dépenser plus que d’habitude, car durant tout ce mois il faudra bien manger pour compenser toute l’énergie perdue durant le jeûne de la journée. Et pour ce faire, il faudra beaucoup de protéines, donc de la viande (rouge ou blanche ou bien les deux à la fois), des sucreries, des fruits, des féculents,… «Le mois de Ramadhan est l’occasion de renforcer sa foi certes, mais c’est pour aussi modérer la consommation alimentaire. Il faudrait un juste milieu. Pas d’excès ni de privation. Malheureusement, chez nous tout se fait de façon excessive. Résultat des courses: chaque jour au petit matin, on voit des quantités ahurissantes de plats cuisinés et autres légumes et fruits qui sont jetés dans les poubelles. Et dire que les ménages rouspètent et trouvent que la vie est chère. C’est à ne rien comprendre», constate éberlué un père de famille de Chorfa. Néanmoins, tout le monde souhaite de passer un Ramadhan dans de bonnes conditions, loin des pénuries et autres tracasseries liées à la surconsommation.
Y. Samir