Le village de Tamassit, sis à 6 kms du chef-lieu de la commune des Aghribs, vit ces derniers jours, au rythme des festivités culturelles et historiques. Après la remémoration de la bataille d’Ijelghaten du 1 mai 1956, c’est au tour de la commémoration du double événement du printemps berbère de 1980 et du printemps noir de 2001. Les jeunes animateurs du mouvement associatif, à savoir, l’association Assirem en collaboration avec l’association environnementale de Tamassit, ainsi que l’APC, ont concocté un programme culturel riche et varié afin de marquer cet événement historique cher à la Kabylie en général et au village de Tamassit qui compte deux victimes du printemps noir : Youcef Sadat décédé, et Hakim Arezki handicapé à vie. Comme à l’accoutumée, cette double célébration est marquée par des activités culturelles et sportives. La matinée, une gerbe de fleurs a été déposée à la mémoire de Youcef Sadat à la stèle érigée à sa mémoire au centre du village, suivie d’un cross organisé pour la circonstance, regroupant des collégiens et des bambins du primaire, tous repartis par catégories d’âges avec trois départs différents : une trajectoire de 600 m pour les petits, une autre de 1200 m et 1500 m pour les collégiens. La cour de récréation de l’école primaire du village est noire de monde. On est venu en grands nombres découvrir les différents objets exposés, lesquels retracent la vie quotidienne de nos ancêtres, des bijoux traditionnels, des robes kabyles, ainsi que des dessins sur papier, de la sculpture sur roche ardoise… Dans l’après- midi, une conférence a été présentée par l’universitaire Boukhrouf Belkacem, sur le chemin initié par le mouvement berbère. Il a rappelé le combat pour Tamazight n’est pas encore terminé, puisque le moment est à présent au travail des professionnels et de linguistes. A la fin, des prix on été remis aux trois premiers de chaque catégorie ayant participé au cross ainsi qu’au meilleur plat traditionnel sélectionné par un jury composé de quatre femmes du village. Pour les jeunes de cette association, les activités organisées pour cette circonstance visent à redonner un nouveau souffle aux activités culturelles dans le village et casser la monotonie qui paralyse les jeunes et les motiver pour des créativités culturelles, notamment le théâtre, dont une troupe locale dirigée par un jeune du village mérite d’être encouragée. Tamassit n’est pas en reste en ce qui est du potentiel pouvant fournir de grands talents.
A. Iber