Depuis l’installation du nouveau bureau du comité de village Vou Ighzer, à la périphérie du chef-lieu communal, les activités séculaires et de volontariat dans le patelin deviennent de plus en plus pérennes. À noter, d’abord, l’engagement des habitants dans l’embellissement du village, pour participer au concours Rabah Aïssat du «village le plus propre» de la wilaya. «Depuis notre installation dans ce nouveau bureau, il y a de cela deux années, c’est la deuxième fois que nous organisons Timechret», confiera, en premier lieu, M. Makhlouf Zaïdi, en sa qualité de trésorier. Effectivement, samedi dernier, c’était la fête au centre du village. Dès les premières heures de la matinée, les membres du comité ont tout mis en place pour passer à l’action. Vers midi, les parts de viande ont été déjà placées sur une grande bâche. «L’année passée, nous avons participé, à hauteur de 30%, à l’achat de la viande. Mais, pour cette année, nous avons proposé, en assemblée, de mettre l’argent destiné initialement à cette aide, pour participer au concours du village le plus propre. La proposition a été entérinée à la majorité», explique-t-il. Et d’ajouter: «Nous avons, alors, proposé la participation, à hauteur de 3 500 dinars, par foyer. Et bien sûr, les nécessiteux n’ont rien à payer. Au total, nous avons acheté 15 tonnes de viande, l’équivalent de 6 veaux. Nous avons, ensuite, constitué 475 parts, dont 53 offertes gratuitement aux nécessiteux. Pour amortir cette dépense, des bienfaiteurs ont versé de l’argent à leur place. Ce geste est significatif surtout pour les familles démunies». En tout cas, cette belle initiative est à mettre à l’actif de ce comité parce que, de nos jours, il n’est pas donné à n’importe qui de se permettre ce met hors de portée, surtout en cette période de disette. «Nous sommes très reconnaissants envers ce comité qui pense aux familles nécessiteuses, notamment en prévision du mois sacré. Nous sommes aussi satisfaits de l’entraide et de la solidarité dont font montre les villageois», dira un père d’une famille. Il est à signaler que dans de nombreux villages de la région, cette tradition ancestrale est ressuscitée ces dernières années. C’est de bon augure, car certaines pratiques séculaires ont carrément disparu, notamment durant la décennie noire.
Amar Ouramdane
