Par S. Aït Hamouda
Le travail. Voilà un sujet à aborder au mois du Ramadhan. Dès l’apparition du croissant, chacun essaie de remuer sa matière grise pour trouver des astuces qui lui permettraient de déjouer l’obligation du labeur. C’est une deuxième nature, un réflexe conditionné que de ne pas aimer particulièrement l’effort, surtout durant ce mois où nos papilles, nos envies, nos faiblesses sont mises à rude épreuve. Donc, il faut le moyen de dormir et encore dormir puis de faire ses achats, là il, le carême, nous demande des efforts incalculables pour trouver ce que l’on cherche : salades, fruits, légumes et surtout sucreries. Les «zalabias» et «qalb el louz», quelle que soit la confiserie, elle a le chic de nous rendre les yeux plus gros que le ventre. Au bureau, c’est autre chose, c’est le désert, il n’y a personne pour régler le moindre petit problème. Si vous avez la chance de trouver un agent ou une secrétaire, il usera du mot devenu comme, à force de répétition, une antienne appartenant à ce mois sacré, «revenez après le Ramadhan !». Il n’y a pas d’autres solutions, à part prendre son mal en patience et de se soumettre aux conditions qu’imposent les inquisiteurs, les bureaucrates, les sermonneurs et pour finir la mercuriale qui porte un coup à notre porte-monnaie. Nous pouvons nous attendre aux miracles que ce ramadhan-ci sera différent des autres. En quoi ? Et pourquoi ? Rien n’a changé au préalable, l’homme d’hier ne s’est pas métamorphosé en ange. Réglons ces mésententes qui nous empoisonnent la vie durant ce mois. Que nous oubliions les mauvaises habitudes, induites par soi-disant le carême, pour que nous atteignions l’étape la plus lointaine dans la hiérarchie spirituelle. Et que nous soyons purs, comme l’eau de source, limpide, cristalline et irréprochables en tout. C’est seulement à cette condition qu’on pourra dire que l’ultime trajet qui mène au bonheur se trouve dans un monde civilisé…
S. A. H.