Les mendiantes reviennent en force

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Depuis quelques jours déjà, des groupes de mendiants reviennent en force dans la région du Sahel en réinvestissant les rues et les places publiques aussi bien dans les villes que dans les villages.

Il faut signaler que le phénomène de la mendicité a quelque peu reculé ces derniers mois et les mendiants, notamment les subsahariens qui sillonnaient la région se faisaient rares. Seulement, la première semaine qui a précédé le mois du ramadhan et les premiers jours du mois sacré, la mendicité a repris de plus belle. Cette fois-ci, la particularité réside dans le fait que la majorité de ces personnes s’adonnant à la manche sont essentiellement des femmes. Ces dernières ne passent pas inaperçues étant flanquées de leur marmaille dont elles se servent pour apitoyer les âmes charitables. On les rencontre plus particulièrement au niveau du chef-lieu de daïra, M’Chedallah. Elles s’installent au niveau des rues les plus animées de la ville avec des bébés en bas âges qu’elles portent dans leur giron ou posent à même le sol sur un morceau de tissus. Ces mendiantes qui s’exposent aussi bien à la chaleur et au froid, ne quittent les lieux qu’en fin d’après-midi sans se soucier des conséquences néfastes que l’exposition des enfants au soleil et au froid représente. Il y a aussi d’autres mendiantes qui font du porte à porte à travers les chefs-lieux des communes, villes et villages dans l’espoir de repartir avec de l’argent, nourritures ou effets vestimentaires. Là encore, les fragiles petits enfants sont exposés aux affres climatiques sans qu’aucune autorité ou ces multiples associations protectrices des enfants ne fassent le moindre geste pour y mettre un terme à ces actes inhumains. Celles qui sont issues des groupes de réfugiés syriens et subsahariens préfèrent investirent les routes à grande circulation comme c’est le cas sur les RN 5 et 15 avec leur progéniture pour mendier en s’exposant aux risques d’accidents de circulation et diverses maladies. Sur la RN15, une famille syrienne s’est installée à la sortie de la localité de Raffour depuis plusieurs semaines et une enfant occupe le milieu de la chaussée pour demander une pièce. Tandis que le reste de la famille composée d’une femme et d’enfants en bas âge reste à l’abri, sous un arbre. Cette scène pitoyable attire les regards des usagers de la route qui n’hésitent pas à s’arrêter à hauteur de la famille pour donner l’aumône. Le phénomène de la mendicité prend de l’ampleur chaque année et renseigne sur la misère dans laquelle vit une importante frange de la société. Une frange paupérisée, rangée par le chômage et touchée de plein fouet par la cherté de la vie. Ses scènes ne font réagir ni les autorités ni la société civile qui assistent passivement à la souffrance des ces familles et surtout des nourrissons qui risquent aussi d’attraper des maladies. Surtout si l’on sait que dans chaque commune il existe un service social et une direction entière de l’action sociale au niveau de la wilaya qui sont directement concernés. Il existe aussi des sections locales du Croissant rouge algérien (CRA) dans pratiquement chaque commune. Mais malheureusement, tout ce beau monde ne se manifeste que dans de rares occasions et d’une manière circonstanciel.

Oulaid Soualah

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